FOCUS – Le géant mondial de l’électricité EDF s’installe à Saint-Martin-le-Vinoux, au cœur du Parc d’Oxford, toujours en construction. À terme, le site devrait accueillir près de 1 700 salariés, dont plus d’un millier du fournisseur d’électricité. Une aubaine économique pour la commune comme pour la Métropole de Grenoble.
D’ici un an, la zone d’activités du Parc d’Oxford de Saint-Martin-le-Vinoux accueillera un occupant de taille : le groupe EDF.
Le premier producteur et fournisseur d’électricité en Europe s’apprête en effet à regrouper l’ensemble du personnel de sa section Alpes, jusque-là éparpillé sur différents site du territoire. À terme, entre 1 100 et 1 200 salariés d’EDF devraient occuper les lieux.
Un site stratégique
Le lieu, d’une superficie de 5,5 hectares, est hautement stratégique. Il est situé au cœur d’un des trois grands secteurs identifiés comme pôles de centralité par Grenoble-Alpes Métropole, avec l’entrée sud de Grenoble et l’entrée nord-est autour de Meylan. Au-delà de sa proximité avec la Presqu’île, il bénéficie d’une desserte parfaite : il est bordé par la route nationale 48, et voisin des arrêts de tramway comme de la piste cyclable des berges de l’Isère.
À n’en pas douter, l’arrivée d’EDF constitue une véritable victoire pour Yannick Ollivier, maire de Saint-Martin-le-Vinoux depuis dix-huit ans et désormais aussi vice-président de Grenoble-Alpes Métropole chargé de l’aménagement du territoire.
Il avait cédé le terrain en 2004 à la communauté d’agglomération. C’était, dit-il, « une impérieuse nécessité pour une ville dont les recettes fiscales étaient proches de zéro ».
Pourtant, il aura fallu attendre 2014 et une rencontre bienheureuse à Paris pour déterminer l’identité du futur hôte du Parc d’Oxford. « Je faisais des bonds de cabri lorsque j’ai su qu’EDF réservait ses avantages à Saint-Martin-le-Vinoux », raconte Yannick Ollivier, qui décrit les « quatorze ans de ténacité » nécessaires pour permettre au projet de prendre forme.
Des bâtiments livrés en un temps record ?
Un campus de formation est d’ores et déjà sorti de terre et a été mis en service l’été dernier : celui de l’unité de professionnalisation pour la performance industrielle. Chaque année, il accueillera environ 3 500 stagiaires pour des formations de trois à cinq jours.
Quatre autres bâtiments EDF sont en construction. Trois d’entre eux sont destinés à héberger les bureaux des salariés de la division Production ingénierie hydraulique du groupe, issus de services divers et variés : l’état-major de l’unité Alpes, la direction technique générale, le pôle foncier… Un dernier bâtiment abritera un parking de 450 places et un restaurant.
Entamés il y a quelques mois, les travaux devraient aboutir au deuxième trimestre de 2019. Une efficacité impressionnante, saluée par Christophe Ferrari, le président de Grenoble-Alpes Métropole. « Que l’on construise des bâtiments de six étages plus rapidement que l’on construit des villas individuelles, c’est assez hallucinant ! », s’enthousiasme-t-il.
Le cabinet d’architectes Groupe 6, en charge de la conception du nouvel ensemble, souligne en outre ses vertus écologiques. Les installations sont « de haute qualité environnementale », assure ainsi Nicolas Félix-Faure, architecte en chef. Chacune d’elles, en particulier, profite d’un jardin plein sud qui fait office de bassin d’infiltration.
Le choix de la métropole grenobloise : une évidence
À EDF, on décrit comme une évidence le choix de l’agglomération grenobloise comme nouveau quartier général. « C’est une métropole particulièrement dynamique en matière d’investissements », assure Laurent Perotin, le directeur de l’unité de production Alpes.
Qui rappelle que c’est en Isère que s’est développée, il y a 150 ans, l’énergie hydraulique, sous l’impulsion d’Aristide Bergès. « On se regroupe pour symboliser notre ancrage économique et historique dans la métropole grenobloise, qui est le berceau de l’hydraulique. Nous sommes nés ici », déclare Laurent Perotin.
« L’objectif est de renforcer la coopération entre nos différentes équipes et d’avoir une visibilité bien plus forte qu’à l’heure actuelle, où les effectifs sont disséminés, explique-t-il. C’est un magnifique projet. Nous sommes impatients de pouvoir entrer dans les murs. »
Il faut dire que la section Alpes d’EDF est particulièrement importante. À elle seule, elle représente plus du quart de la production totale d’électricité en France. De quoi ravir Yannick Ollivier, fier d’accueillir une telle entreprise. Il en est convaincu, « [sa] petite ville aura maintenant tout d’un grande ».
« Ça va être une porte d’entrée incroyable pour la Métro »
Le maire de Saint-Martin-le-Vinoux a un autre motif de satisfaction : EDF ne sera pas le seul occupant du Parc d’Oxford. Le groupe Econocom, spécialisé dans les services liés à la transformation numérique, s’installera en effet sur les lieux à compter du printemps 2019. Il y regroupera les 470 emplois qu’il compte aujourd’hui sur Grenoble.
Au total, à terme, le Parc d’Oxford accueillera donc près de 1 700 travailleurs. Christophe Ferrari s’en félicite. « Il est bon que les maires aient toujours autant d’idées, même si ces idées paraissent utopiques à un moment donné, affirme-t-il, applaudissant au passage l’action de Yannick Ollivier. On ne crée pas de l’emploi si on n’aménage pas, si on ne transforme pas. »
Bientôt, les travaux seront terminés, et Saint-Martin-le-Vinoux aura changé de visage. « Ce qui se passe ici est unique, souffle Christophe Ferrari. Ça va être une porte d’entrée incroyable pour la Métro. »
Samuel Ravier