FIL INFO – Coup de théâtre, General Electric, le géant américain de l’électricité a annoncé, par la voix de son PDG John Flannery ce jeudi 14 juin, devoir renoncer à son engagement de création nette de 1 000 emplois d’ici la fin de l’année en France. Une promesse prenant la forme d’un marché de dupes, pourtant faite par le groupe lors de son rachat de la branche énergie d’Alstom en 2014.
John Flannery, le PDG du géant mondial de l’électricité General Electric (GE), s’est rendu ce mardi 12 juin à Bercy pour annoncer à Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et des Finances, que son engagement de création nette de 1 000 emplois en France d’ici la fin de l’année était désormais devenu « hors d’atteinte ».
Une promesse faite par le géant américain de l’électricité lors du rachat de la branche énergie d’Alstom en 2014. Cette annonce qui résonne comme un coup de tonnerre dans le milieu de l’énergie a été largement relayée, notamment par le portail d’informations boursières Boursorama ce jeudi 14 juin.
Une décision due à « une évolution défavorable » des marchés
La raison de ce rétropédalage du géant américain de l’électricité ? John Flannery a assuré être « confronté à un environnement difficile du fait de l’évolution défavorable de ses marchés historiques dans le secteur de l’énergie », selon le ministère de l’Économie. Le gouvernement n’a pas tardé à réagir par la voix de Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et des Finances qui a déclaré ce jeudi « regretter » cette décision, précisant au passage que General Electric « n’avait créé que 323 emplois en France à la fin avril ».
En tout cas, une pierre dans le jardin du gouvernement. D’aucuns se souviennent en effet que le 11 octobre 2017, Christophe Castaner, son porte-parole avait assuré que « le gouvernement suivait la situation de très près » et « qu’il sera[it] extrêmement attentif à ce que General Electric respecte tous ses engagements et notamment la création nette de 1 000 emplois ». Faute de quoi, le groupe risquait d’être lourdement frappé par une « pénalité financière de 50 000 euros pour chaque poste non créé », avait averti le gouvernement.
Bruno Le Maire : « General Electric devra verser des compensations »
Des propos que semble confirmer Bruno Le maire, qui assure être en discussions avec General Electric et avoir déjà indiqué que « GE devrait verser des compensations à hauteur des emplois qui n’ont pas été créés en France ». « Nous verrons quel sera le chiffre exact d’ici la fin de l’année et sur la base de ce chiffre General Electric versera des compensations », a‑t-il précisé. En outre, ce dernier a demandé au PDG de General Elecric que des « perspectives claires soient données pour les années à venir à chacun des sites industriels de GE en France, qui permettent d’assurer la pérennité de l’activité et des emplois associés ».
Quant à lui, le groupe américain se défend, assurant avoir tenu ses autres engagements. À savoir « la création de quatre sièges mondiaux en France, celle de trois coentreprises avec Alstom, la non-fermeture de sites en France et la présence d’un Français au conseil d’administration du groupe », a indiqué à l’AFP une source proche de l’entreprise.
À Grenoble, l’intersyndicale de General Electric Renewable Energy (GE Hydro) a signé un accord avec la direction entérinant la suppression de 293 postes sur les 345 prévus par le Plan de sauvegarde de l’emploi initié fin 2017. Le plan de départs volontaires va suivre et les licenciements secs se feront dès septembre.
JK