FIL INFO – Le syndicat Sud Éducation Grenoble accuse le rectorat de remplacer des postes de personnel par des services civiques. Et cite pour preuve deux échanges, avec l’école élémentaire et la maire de Villard-de-Lans, où il est clairement suggéré de pallier la suppression d’un emploi de vie de scolaire avec un service civique.
Le rectorat de Grenoble utilise-t-il les services civiques pour suppléer aux manques de personnel ? C’est en tout cas la situation que dénonce Sud Éducation Grenoble, courriers des services départementaux de l’Éducation nationale à l’appui. Dans un tract notamment diffusé sur les réseaux sociaux, le syndicat accuse ainsi directement le rectorat de « remplacer le précariat par du bénévolat ».
Un emploi de vie scolaire de Villard-de-Lans remplacé par un service civique
Les missives qui ont mis le feu aux poudres ? La première s’adresse aux conseil des maîtres de l’école élémentaire de Villard-de-Lans. La directrice académique du département y explique que la suppression d’un emploi de vie scolaire peut-être contrebalancée par un service civique qui « aurait toute sa place ».
Accueillir les enfants, informer les parents ou assister les professeurs sont autant de tâches qu’un service civique a « vocation » à remplir, estime-t-elle.
L’autre courrier s’adresse directement à la maire de Villard-de-Lans, Chantal Carlioz, par ailleurs vice-présidente du Conseil départemental de l’Isère en charge du Tourisme. C’est, cette fois, l’inspectrice de l’Éducation nationale de la circonscription Fontaine-Vercors qui assure à l’édile que « l’aide aux tâches de direction peut être exécutée par un personnel de service civique ».
Une méthode « illégale », juge Sud-Éducation Grenoble
De quoi agacer Sud Éducation, pour qui « les services civiques servent bien à pallier illégalement les déficits de personnels de vie scolaire au bord de l’explosion ». Et viennent remplacer des contrats aidés déjà très précaires. Des contrats que le syndicat entend par ailleurs combattre, demandant « la titularisation de tou-te‑s les précaires, sans condition de concours ni de nationalité ».
Quant aux services civiques, ils sont considérés comme de l’emploi bénévole. « Les 577 euros touchés mensuellement sont des indemnités et non un salaire puisqu’il ne s’agit pas d’un contrat de travail et que les missions sont théoriquement encadrées par l’agrément national signé avec le ministère », écrit enfin Sud Éducation. Contacté, le rectorat de Grenoble n’a pas donné suite à notre demande de réaction.