FOCUS – Alain Bernard s’est rendu mercredi 25 avril au club de natation de Sassenage. Un événement pour les Sassenageois. À cette occasion, un moment d’échanges et un entraînement étaient programmés l’après-midi avec les jeunes nageurs isérois. Un rôle d’animateur dans lequel le double champion olympique s’est montré particulièrement à l’aise.
Trente-sept jeunes élèves du club de natation de Sassenage s’en souviendront longtemps. Sans doute toute leur vie. Mercredi 25 avril, ils ont pu vivre un après-midi avec Alain Bernard. Le double médaillé d’or olympique était présent à la piscine de Sassenage dans le cadre de sa “Master Class Tour”. Il s’agit d’une tournée, d’une dizaine de dates, à la rencontre de clubs partenaires de la marque Aqua Sphère MP Michael Phelps.
« C’est quelque chose qui me plaît parce que cela permet de valoriser tous les bénévoles, les entraîneurs et les nageurs qui évoluent dans ces petites structures », explique Alain Bernard. « J’aurais vraiment aimé et apprécié qu’un champion puisse venir me voir dans le petit club où j’ai débuté et m’entraînais, à Aubagne [près de Marseille, ndlr]. »
Jean-Jacques Falcou : « Quand on m’a annoncé sa venue, j’ai cru à une mauvaise blague »
Pour le club de Sassenage, créé en 1977, la présence du champion, retraité des bassins depuis 2012, représentait un événement. « Quand on m’a annoncé sa venue, au début, j’ai cru à une mauvaise blague, mais j’ai été rapidement rassuré et enthousiasmé », raconte Jean-Jacques Falcou, son président. « Pour un petit club comme le nôtre [400 adhérents tout de même, ndlr] pouvoir avoir un champion de la trempe d’Alain Bernard, qui a marqué toute une génération, est quelque chose d’énorme. C’est de la fierté aussi. »
L’après-midi a débuté par un échange entre Alain Bernard et les jeunes nageurs du club. Très à l’aise, l’ancien élève de Denis Auguin a insisté sur l’importance de l’alimentation et du sommeil notamment. « Le but est de les sensibiliser au fait qu’être sportif de haut niveau en natation demande beaucoup de temps, de travail, mais c’est l’investissement qui prime. Tout ce qu’ils vont mettre en place au jour le jour va faire qu’ils vont nager de plus en plus vite. »
Alain Bernard : « Cela me plaît d’être un ambassadeur de mon sport »
« Alain Bernard est très bien dans ce rôle d’animateur », commentait après cet échange Jean-Jacques Falcou. « Je pense que cela a été profitable à tous : aux petits jeunes qui ne voient pas trop l’intérêt de venir s’entraîner et aux plus grands qui s’entraînent et qui en ont parfois un peu marre. Cela démontre qu’il ne faut jamais se décourager. »
« C’est très exigeant le sport, en particulier le sport de haut niveau, mais c’est une belle école de vie », poursuit le président du club isérois. « C’est le message que j’essaie de faire passer aux parents quand ils me disent : “À un moment donné, il va falloir faire un choix entre la scolarité et le sport”. Je leur réponds : “Détrompez-vous, si votre enfant est un bon élève, le sport de haut niveau lui amènera beaucoup plus que s’il n’en pratiquait pas.” Par expérience, j’ai pu constater qu’il n’y avait pas du tout incompatibilité. »
La “standing ovation” à Dunkerque, moment marquant de sa carrière
De son côté, Alain Bernard apprécie ce partage et cette transmission avec les jeunes générations. « Cela me plaît d’être un ambassadeur de mon sport pour véhiculer toutes les valeurs et tout ce que j’ai pu apprendre dans ma carrière. » Une carrière riche en émotions avec un palmarès aussi long que ses bras, entre multiples médailles aux championnats d’Europe, du monde et aux Jeux olympiques. « Dans cette carrière, il y a de tout : des moments de réussite mais aussi de doutes, de craintes. Je me demandais si j’allais y arriver ou pas », confie-t-il.
« L’un des meilleurs moments, on a tendance à l’associer à un grand résultat. Moi, c’est ma dernière compétition aux championnats de France à Dunkerque, où je ne m’étais pas qualifié en individuel pour les Jeux olympiques de Londres en 2012 », indique Alain Bernard. « Quand je suis sorti du bassin, j’ai eu droit à une « standing ovation » du public qui me félicitait pour toute ma carrière », détaille-t-il. « Cela a été quelque chose d’extrêmement émouvant parce que c’était spontané et que cela a duré très longtemps. Là, je me suis dit : “Je peux partir en toute sérénité, il y a la relève qui est là”. Il y a des moments comme ça qui marquent beaucoup. »
Donner des idées aux jeunes pousses
Après ce moment d’échanges avec les jeunes nageurs, puis un échauffement, ces derniers ont plongé dans le bain. Du bord du bassin, Alain Bernard les a dirigés lors d’un entraînement. Avec des exercices et des gestes à reproduire dans l’eau.
« L’objectif était de faire en sorte qu’ils nagent bien à plat et qu’ils tournent bien la tête quand ils respirent pour ne pas se désaxer », précise-t-il. Au bout de l’effort, le goûter a fait office de réconfort. L’après-midi s’est terminé par une séance de dédicaces. Et une surprise réservée par le champion : il avait amené ses médailles pour leur montrer. « Si cela peut les faire rêver et leur donner des idées pour la suite, ce sera super. »
Laurent Genin