EN BREF – L’équipe de roller derby de Grenoble, les Cannibal Marmots, organise la quatrième édition de son tournoi “J’irai jammer sur vos tombes”, samedi 28 et dimanche 29 avril à la Halle Clémenceau. Créée par des femmes aux États-Unis, cette discipline allie contacts et vitesse dans une ambiance rock’n’roll.
Si les marmottes sortent de leur terrier au printemps, les joueuses de l’équipe de roller derby de Grenoble, les Cannibal Marmots n’ont, elles, pas hiberné durant l’hiver.
Le roller derby est un sport de contact. © Manogre
Pensionnaires du championnat de France Nationale 1, la deuxième division, depuis trois ans, les Grenobloises ont dû s’accrocher pour décrocher leur maintien.
Mission accomplie après une victoire face à Toulouse le 16 avril. « C’est bien parce que ce n’était pas gagné d’avance. Nous avons eu beaucoup de joueuses confirmées qui se sont blessées cette saison », explique Audrey, qui fait partie des quatre femmes à l’origine de la création du club en 2011.
Audrey, alias “RuBy‑e Grrr” : « C’est un vrai sport, très physique »
Né aux États-Unis, le roller derby est une discipline où les contacts sont au cœur du jeu. « C’est un vrai sport, très physique, athlétique », souligne Audrey, alias “RuBy‑e Grrr”. « Nous avons le droit de toucher la joueuse adverse avec les épaules, les hanches et le buste, mais pas avec les mains. Nous ne pouvons pas lui taper dans le dos et, évidemment, utiliser nos mains pour la frapper, lui donner un coup de coude ou lui faire un croche-pied. »
Les Cannibal Marmots, l’équipe grenobloise de roller derby. © Cannibal Marmots
Se pratiquant sur un “track”, une piste ovale, le roller derby oppose deux équipes de quatorze joueuses. Patins à roulettes aux pieds, elles sont cinq de chaque camp à s’affronter en même temps : quatre bloqueuses et une “jammeuse”, l’attaquante. Cette dernière cherche à inscrire des points en doublant les joueuses adverses.
« Les deux équipes attaquent en même temps. Les bloqueuses doivent former un pack. Les contacts en dehors de ce pack ne sont pas autorisés », précise Audrey. Le but est de s’extraire de la mêlée et d’être rapide pour espérer marquer en l’espace d’une heure. Le tout dans une ambiance rock’n’roll.
Féminisme, partage et côté “révolutionnaire” revendiqués
Popularisé en France notamment par la comédie Bliss en 2009, le roller derby est « un art de vivre » selon ses promoteurs. « Dans notre club, nous insistons sur les valeurs de partage, de mise en commun des informations et mettons vraiment un point d’honneur à bien accueillir les personnes. Nous allons ainsi loger les joueuses qui vont venir participer à notre tournoi », précise Audrey.
Dans le roller derby, la cohésion d’équipe est primordiale. © Olivier Vax
« Nous gardons un côté féministe, très engagé, avec la mise en valeur des minorités », ajoute-t-elle. « Dans le roller derby, il y a cette dimension révolutionnaire. Une personne trans sera bienvenue pour jouer dans une équipe du genre qui ne lui a pas été assigné à sa naissance, par exemple. »
Pour la quatrième édition de leur tournoi “J’irai jammer sur vos tombes”, samedi 28 et dimanche 29 avril à la Halle Clémenceau, les “Cannibal Marmots” se mesureront aux Parisiennes de la “Barbaque” et aux Belges de Namur. Deux équipes éphémères seront également créées à l’occasion de ce tournoi dont la “Vagine Regime”, composée de membres de la communauté queer.
Le tournoi mieux placé dans le calendrier cette année
« C’est un événement où nous comptons développer encore notre public, inviter les personnes à découvrir le sport et leur montrer son esprit “fun” par des animations, des stands. Nous allons donner aussi de la visibilité à des associations qui nous tiennent à cœur », ajoute Audrey.
En 2016, le tournoi avait eu lieu en plein mois de juillet. Pas l’idéal avec les vacances d’été et la chaleur étouffante. Cette année, les dates sont plus favorables. De quoi espérer une affluence au moins comparable à celle d’il y a deux ans. Environ 1 500 personnes s’étaient alors déplacées à la Halle Clémenceau.
Laurent Genin
Tournoi de roller derby “J’irai jammer sur vos tombes”
Dates : samedi 28 et dimanche 29 avril.
Lieu : Halle Clémenceau, à Grenoble.
Horaires : samedi de 10 à 20 heures, dimanche de 9 h 30 à 18 heures.
Tarifs : 5 euros la journée, 8 euros les deux jours.