EN BREF – Une semaine de vacances sous forme de trêve sur le campus de Saint-Martin-d’Hères ? Presque… Alors que la présidence de l’Université Grenoble-Alpes a fait procéder au déblocage de la majorité des sites jusqu’ici occupés, les syndicats étudiants annoncent de nouvelles actions dès le soir du dimanche 22 avril.
Un déblocage… en attendant des blocages ? À la faveur de la semaine des vacances, l’Université Grenoble-Alpes (UGA) a procédé au déblocage de la majorité des sites jusqu’ici occupés par des étudiants sur le campus de Saint-Martin-d’Hères. Une action menée par des vigiles d’une agence de sécurité privée, indiquent nos confrères du Dauphiné Libéré.
Au soir du vendredi 13 avril, la liste des occupations s’était allongée. Les blocages concernaient le bâtiment Arts et Sciences humaines (Arsh, Sciences Po Grenoble, le Département de la licence Sciences et Techologies (DLST), le bâtiment Veil, l’université Stendhal et le Centre de langue vivante. Seul ce dernier demeure occupé par une soixantaine de personnes, transformé en lieu d’activités pédagogiques ou conviviales.
Reprise des blocages dès le soir du dimanche 22 avril
Les déblocages n’étonnent pas Joris Rouillon, président du syndicat Unef Grenoble. « Comme les étudiants ne sont pas présents sur le campus en période de vacances, nous avions dit que nous n’empêcherions pas une action de déblocage ». Mais l’UGA est prévenue : les militants ont bien l’intention de reprendre les blocages dès le soir du dimanche 22 avril, en prévision de la nouvelle assemblée générale qui doit se tenir le mardi suivant.
Les bâtiments étant à présent sous bonne surveillance, les étudiants mobilisés ne craignent-ils pas qu’une nouvelle action de blocage puisse s’avérer conflictuelle ? « On verra ça dimanche, répond Joris Rouillon. Vu le climat actuel, on craint toujours que cela soit physique. Mais jusqu’à maintenant, du moins sur ces dernières semaines, on a réussi à éviter autant que possible l’intervention des forces de l’ordre ».
Des blocages contestés par certains
Si les blocages ont été approuvés par la majorité des étudiants présents lors des assemblées générales, des voix dissonantes se font entendre. Interasso Grenoble-Alpes, organisation sortie majoritaire des dernières élections étudiantes, appelle ainsi les étudiants « à ne pas rentrer dans ce jeu de rapport de force ». Une pétition en ligne baptisée « Non aux blocages à l’UGA » a pour sa part été signée par près de 1 200 internautes.
L’Unef insiste : les discussions demeurent entre pro et anti blocages. « Au sein de l’assemblée générale, il y a un vrai débat de fond et de forme sur les modes d’action qui ont lieu », rappelle Joris Rouillon. Et de préciser : « Les personnes peuvent et doivent prendre part au débat, mais aussi respecter la volonté des assemblées générales, ce qui n’est pas toujours le cas ».
Le dialogue difficile avec la présidence de l’UGA
Les rapports sont nettement plus tendus encore avec l’UGA. Patrick Lévy, président de l’Université Grenoble-Alpes, a d’ailleurs annoncé la tenue d’un vote électronique à la rentrée, afin de connaître « le véritable sentiment de la majorité » sur les blocages, ainsi qu’il le déclare à nos confrères de France Bleu.
« On a un certain nombre de manœuvres venant de la présidence de l’UGA pour décrédibiliser le mouvement », juge Joris Rouillon. En cause ? Des courriels dépeignant les bloqueurs comme « une minorité radicalisée », ou d’autres incitant les étudiants à se rendre aux assemblées générales pour voter contre les blocages.
Un dialogue rompu ? « On fait des efforts envers la fac, mais la fac reste dans une posture extrêmement caricaturales envers nous », conclut le président de l’Unef Grenoble.