REPORTAGE VIDÉO – Lionel Beffre, le préfet de l’Isère, à présenté ce mercredi 14 février les nouveaux terminaux Neo qui vont être déployés progressivement dans les unités de police et de gendarmerie. Cet équipement high tech composé de tablettes et de smartphones connectés mais aussi de caméras-piétons vise à conférer plus d’autonomie aux policiers sur le terrain. Tout autant qu’à simplifier la rédaction des procédures et à renforcer la qualité des échanges avec les centres d’information et de commandement.
Grenoble ne va certes pas expérimenter la police de sécurité du quotidien (PSQ), mais ses policiers vont être mieux équipés. « Toute la partie technique – les tablettes, smartphones et caméras-piétons – mise en place dans ce cadre le sera à Grenoble comme partout en France », a insisté Lionel Beffre, le préfet de l’Isère, lors d’un contrôle routier organisé à Grand’Place.
Accompagné de Nadine Le Calonnec, la directrice départementale de la sécurité publique, le haut fonctionnaire a, à cette occasion, présenté le déploiement des nouveaux terminaux numériques du projet Neo. Comprenez le Nouvel équipement opérationnel qui va être progressivement déployé dans toutes les unités de police et de gendarmerie désormais « connectées », après une formation en ligne.
Des contrôles facilités et un gain de temps pour tous
Finis pour les policiers les contrôles d’identité, de cartes grises ou autres vérifications par radio depuis leur véhicule de service. Désormais, ils peuvent interroger directement depuis le terrain les différents fichiers de police où sont stockées les informations, notamment sur les personnes recherchées, leurs antécédents ou encore les véhicules volés. Et ce en quelques clics de stylets sur leurs terminaux numériques Neo connectés en haut débit.
« Ces équipements connectés, smartphones et tablettes, ont l’avantage de permettre aux policiers d’avoir sur le terrain, à l’instant t, l’ensemble des outils informatiques dont ils disposent habituellement au bureau », explique Nadine Le Calonnec. Au final, davantage de présence des fonctionnaires sur le terrain et des contrôles facilités.
Tout autant qu’un sérieux gain de temps pour les forces de sécurité et la population, estime la directrice départementale. Cependant, là ne s’arrêtent pas les seuls avantages des 28 400 terminaux – qui atteindront le chiffre de 50 000 d’ici 2020.
« Tous les équipages de Grenoble et de l’Isère sont dotés d’un terminal »
« Ces outils connectés nous permettent d’avoir accès à l’ensemble des fichiers police et des bases de données documentaires, d’assurer une verbalisation par procès-verbal électronique, de disposer d’une application de police scientifique et technique (Crimin), sans oublier les accès à notre intranet, à la messagerie ou encore nos agendas », liste Nadine Le Calonnec. La directrice souligne tout particulièrement le caractère évolutif de ces outils qui permettra, au fil des mois, de compléter leur panoplie d’applications logicielles opérationnelles.
« Aujourd’hui, avec 300 tablettes et téléphones sur la circonscription de Grenoble et sur l’Isère, tous les équipages de police sont dotés d’un terminal », se félicite la fonctionnaire de police.
Retour en images sur ce contrôle routier quelque peu médiatisé, à la grande surprise des automobilistes interceptés par les gendarmes et policiers désormais connectés.
Reportage Joël Kermabon
« Je peux dessiner la scène de crime, rajouter un corps… »
« Ces terminaux nous permettent d’avoir sous les yeux tous les éléments du contrôle. Ça évite d’avoir à interroger le service du Système d’identification des véhicules (Siv) ou la salle d’opérations, et nous disposons ainsi de tout ce qui est utile à la rédaction des procédures », explique le capitaine Patrice Thevenon, chef des unités territorialisées du SIAP de Grenoble. Les fonctionnaires pourront ainsi notamment saisir très prochainement depuis leurs terminaux la fameuse “main courante” au lieu d’avoir à la renseigner une fois rentrés au commissariat.
Au nombre des unités opérationnelles, la police scientifique et technique (PST) profite, elle aussi, depuis début février, des facilités offertes par le projet Neo avec l’application Crimin. Un logiciel qui permet aux techniciens de rentrer les informations collectées sur les scènes de crimes ou d’effractions, suite au passage des premières personnes sur les lieux.
L’occasion pour Julien Wettling, technicien de la PST grenobloise, de se livrer à une petite démonstration. « Sur les lieux, je peux rentrer directement un plan en m’aidant du stylet pour réunir des points sur l’écran de la tablette et dessiner la pièce où s’est déroulée la scène. Je peux rajouter un corps, les différents indices prélevés… », décrit le spécialiste.
De quoi éviter les dessins sur papier que ce dernier devait ensuite transférer sur un ordinateur avant de les vérifier et de les imprimer. « C’est vraiment un gain de temps énorme pour nous ! », assure Julien Wettling, visiblement convaincu.
Joël Kermabon