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Police de sécu­rité du quo­ti­dien : les élus isé­rois dépi­tés par “l’ex­clu­sion” de Grenoble et son agglo

Police de sécu­rité du quo­ti­dien : les élus isé­rois dépi­tés par “l’ex­clu­sion” de Grenoble et son agglo

EN BREF – Ni Grenoble, Échirolles ou Saint-Martin-d’Hères n’ont été rete­nues pour expé­ri­men­ter la police de sécu­rité du quo­ti­dien. Laquelle se déploiera d’ici jan­vier 2019 dans trente quar­tiers en France avec à la clé un ren­fort de 15 à 30 poli­ciers pour cha­cun d’eux. En novembre der­nier, le pré­fet de l’Isère avait plus ou moins mis la vidéo-sur­veillance dans la balance…

Les forces de police étaient encore très présente ce matin à 10 heures à la Casemate © Anaïs Mariotti - Place Gre'net

© Anaïs Mariotti – Place Gre’net

Pas plus Grenoble qu’Échirolles ou Saint-Martin-d’Hères n’ex­pé­ri­men­te­ront la police de sécu­rité du quo­ti­dien (PSQ). Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb en a fait l’an­nonce ce 8 février.

Aucune des trois com­munes de l’Isère qui avaient can­di­daté au dis­po­si­tif n’ont en effet été rete­nues, que ce soit lors de la pre­mière vague – dès sep­tembre pro­chain – ou de la seconde, en jan­vier 2019.

Dans la région, seuls le 8e arron­dis­se­ment de Lyon, le quar­tier des Minguettes à Vénissieux et le quar­tier Tarentaise-Beaubrun à Saint-Étienne ont donc été rete­nus pour tes­ter cette pro­messe de cam­pagne du can­di­dat Emmanuel Macron.

L’absence de vidéo-sur­veillance fatale à l’expérimentation ?

Comment expli­quer que Grenoble ait été écar­tée des villes éli­gibles alors que depuis plu­sieurs mois, les faits de vio­lences se mul­ti­plient dans l’ag­glo­mé­ra­tion jus­qu’à émou­voir les auto­ri­tés judiciaires ?

Un des volets de cette « réforme » de la police vise notam­ment à équi­per ou conti­nuer d’é­qui­per l’espace public de dis­po­si­tifs de vidéo-sur­veillance. Or, en novembre der­nier, le pré­fet de l’Isère avait plus ou moins ouver­te­ment mis en balance l’ex­pé­ri­men­ta­tion avec la (ré)installation de camé­ras qu’Eric Piolle avait aban­donné aus­si­tôt assis dans le fau­teuil de maire.

Ni Grenoble, Échirolles ou Saint-Martin-d'Hères n'ont été retenues pour expérimenter la police de sécurité du quotidien. Rageant pour les élus isérois. Mistral. © Véronique Magnin – placegrenet.fr

Le quar­tier Mistral. © Véronique Magnin – pla​ce​gre​net​.fr

Quoi qu’il en soit, les maires de Grenoble, Échirolles et Saint-Martin-d’Hères disent vou­loir deman­der une audience au ministre de l’Intérieur pour que la « déci­sion soit revue dans les meilleurs délais ».

« La délin­quance dans la zone de police de Grenoble est recon­nue comme impor­tante par tous les acteurs locaux, notam­ment à cause des tra­fics de drogue, en dépit du tra­vail majeur effec­tué au quo­ti­dien par la jus­tice et les forces de l’ordre », sou­lignent les trois élus dans un communiqué.

Et ces der­niers de rap­pe­ler la mul­ti­pli­ca­tion, ces der­niers mois, de « faits divers dou­lou­reux » dans l’ag­glo­mé­ra­tion, « laquelle n’a jamais récu­péré les effec­tifs poli­ciers dont elle était dotée ». « L’expérimentation de la PSQ per­met­trait un ren­fort d’ef­fec­tifs et donc un véri­table gain de capa­ci­tés opé­ra­tion­nelles, tout en tra­vaillant à amé­lio­rer la rela­tion entre la police et la popu­la­tion », assurent-ils.

D’ici à jan­vier 2019, trente quar­tiers béné­fi­cie­ront de « moyens sup­plé­men­taires » – un ren­fort de 15 à 30 poli­ciers à chaque fois –, sans pour autant que soient consti­tuées de nou­velles bri­gades spécialisées.

« Une double peine pour les Grenoblois »

Sans sur­prise, de nom­breuses voix poli­tiques se sont fait entendre pour déplo­rer “l’ou­bli” de l’ag­glo­mé­ra­tion dans ce nou­veau dis­po­si­tif. A l’i­mage de Matthieu Chamussy, pré­sident du groupe d’op­po­si­tion LR, UDI, Société civile à la Ville de Grenoble, qui se dit mal­gré tout peu sur­pris par cette décision.

Guillaume Gontard, liste « Un engagement commun » (EELV - M1717 - PCF). © Joël Kermabon - Place Gre'net

Le séna­teur Guillaume Gontard. © Joël Kermabon – Place Gre’net

« Personne ne peut se satis­faire de cette déci­sion, affirme quant à lui Guillaume Gontard, séna­teur éco­lo­giste de l’Isère. « Nous ne pou­vons que regret­ter l’absence de front com­mun de toutes les forces poli­tiques du dépar­te­ment sur le déploie­ment de ce dis­po­si­tif pour­tant indis­pen­sable pour la métro­pole gre­no­bloise. » Et ce der­nier de lan­cer un tacle : « l’absence de sou­tien des par­le­men­taires de la majo­rité a cruel­le­ment fait défaut ».

Pour Michel Savin, séna­teur Les Républicains de l’Isère : « Encore une fois, Grenoble reste à l’é­cart de ce dis­po­si­tif, alors que les cri­tères de délin­quance mar­quée et d’importance des tra­fics et inci­vi­li­tés sont plus que jamais pré­sents dans la capi­tale des Alpes. Encore une fois, la métro­pole gre­no­bloise reste à l’é­cart des poli­tiques publiques d’am­pleur. »

L’élu salue cepen­dant le meilleur enca­dre­ment de la zone gen­dar­me­rie du dépar­te­ment de l’Isère « afin notam­ment de ren­for­cer la sécu­rité des mobi­li­tés et l’accompagnement des entre­prises et des indus­tries ».

PC

Patricia Cerinsek

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