La préfecture de l'Isère salue une forte baisse du nombre de demandeurs d'emploi au second trimestre 2021

Pôle emploi dresse un bilan 2017 « posi­tif » en Auvergne Rhône-Alpes

Pôle emploi dresse un bilan 2017 « posi­tif » en Auvergne Rhône-Alpes

FOCUS – Pôle emploi a dressé le bilan de son année 2017 et de ses nou­velles pers­pec­tives pour 2018 en Auvergne Rhône-Alpes. Le direc­teur régio­nal Pascal Blain se réjouit d’un « bilan posi­tif » et de « chiffres encou­ra­geants », liés à la baisse du taux de chô­mage à l’é­chelle régio­nale et dépar­te­men­tale. Ces efforts doivent tou­te­fois être sou­te­nus en 2018 pour lut­ter notam­ment contre la pré­ca­ri­sa­tion de l’emploi et les offres non pourvues.

« C’est un bilan posi­tif, les résul­tats sont encou­ra­geants », a assuré Pascal Blain, le direc­teur régio­nal, en visio­con­fé­rence à Meylan ce jeudi 25 jan­vier, à l’oc­ca­sion du bilan de l’an­née 2017 de ce ser­vice public.

Avec une popu­la­tion jeune, la région Auvergne Rhône-Alpes – deuxième les plans de la démo­gra­phie et de la créa­tion de richesses – a éga­le­ment un fort poten­tiel en matière d’emplois. Par ailleurs, 28 % de sa popu­la­tion est diplô­mée de l’en­sei­gne­ment supé­rieur. Malgré ces atouts, cer­tains sec­teurs peinent tou­jours à recru­ter, tout par­ti­cu­liè­re­ment dans le BTP, la res­tau­ra­tion et l’aide à la per­sonne. D’autres sec­teurs connaissent les mêmes dif­fi­cul­tés en rai­son d’un manque de com­pé­tences, tels que le numé­rique ou la santé.

« Nous vou­lons amé­lio­rer la situa­tion des plus fra­giles économiquement »

Pour dyna­mi­ser l’embauche, Pôle emploi s’est fixé des objec­tifs prio­ri­taires pour 2018. « On espère que la reprise éco­no­mique va gagner en vigueur. Nous vou­lons amé­lio­rer la situa­tion des plus fra­giles éco­no­mi­que­ment », explique le direc­teur. À savoir, les jeunes, les seniors, les tra­vailleurs en situa­tion de han­di­cap ou encore les per­sonnes issues de milieux défavorisés.

De nou­veaux outils numé­riques à Pôle Emploi – image d’illus­tra­tion © JFaure ‑Pôle Emploi

L’établissement compte aussi « insis­ter sur le digi­tal » et se féli­cite déjà de l’ar­ri­vée de ses nou­veaux outils numé­riques qui faci­litent la recherche d’emploi. D’ailleurs, en Isère, près de 7 per­sonnes sur 10 seraient satis­faites des ser­vices de Pôle emploi, soit 69,9 % des ins­crits, assure Bénédicte Brugiere-Kada, la direc­trice territorile.

« Évidemment, ce chiffre pour­rait encore s’a­mé­lio­rer, mais c’est encou­ra­geant », consent Pascal Blain, qui compte encore ren­for­cer les per­for­mances de Pôle emploi. Ces pro­grès passent par des efforts de com­mu­ni­ca­tion, afin que les entre­prises et les deman­deurs d’emplois aient davan­tage connais­sance des ser­vices pro­po­sés. Ils néces­sitent aussi « d’a­mé­lio­rer l’i­mage par­fois fausse et néga­tive de Pôle emploi », pour­suit-il.

Retour à l’emploi, mais la pré­ca­rité subsiste

Premier constat encou­ra­geant : le taux de chô­mage a baissé de 0,8 point pour les per­sonnes de caté­go­rie A – c’est-à-dire sans emploi au cours de l’an­née – en Auvergne Rhône-Alpes. Grâce aux 508 000 offres relayées par Pôle emploi, près de 408 000 per­sonnes ont pu trou­ver un emploi en 2017.

En Isère, les chiffres avoi­sinent ceux de la région, avec une baisse du chô­mage de 0,6 % en 2017. Le dépar­te­ment compte plus de 80 000 retours à l’emploi, sur un total de 97 700 deman­deurs, caté­go­ries A, B et C confon­dues (ces deux der­nières comp­ta­bi­li­sant les deman­deurs d’emploi exer­çant une acti­vité pro­fes­sion­nelle réduite).

Ces chiffres sont encou­ra­geants, bien que ce suc­cès soit à rela­ti­vi­ser. En Isère, 82 % des embauches sont des contrats de moins d’un mois, contre 5 % de contrats longue durée. « C’est une ten­dance régio­nale mais aussi natio­nale de la pré­ca­ri­sa­tion de l’emploi », explique Pascal Blain. « Mais il ne faut pas avoir peur des contrats courts. Aujourd’hui, on doit sou­vent pas­ser par ce type de contrat pour être ensuite recruté en CDI », explique à son tour la direc­trice Isère.

La pré­ca­rité de l’emploi touche tou­te­fois prin­ci­pa­le­ment les caté­go­ries socio-pro­fes­sion­nelles les plus fra­giles. Et 10 % des deman­deurs à Pôle emploi sont des tra­vailleurs han­di­ca­pés. Les efforts doivent donc se pour­suivre en matière d’accessibilité.

L’établissement enre­gistre par ailleurs 46 350 entrées en for­ma­tion en Auvergne Rhône-Alpes. Une réus­site puisque 58 % des béné­fi­ciaires auraient accédé à un emploi dans les six mois sui­vant la for­ma­tion, assure le direc­teur régional.

Des offres d’emploi qui res­tent à pour­voir, faute de candidats

Alors qu’une impor­tante part de la popu­la­tion demeure au chô­mage, 1 092 offres ont été reti­rées en Isère en rai­son d’un manque de can­di­dats. « Dans cer­tains sec­teurs manuels, comme la sou­dure ou la chau­dron­ne­rie, par exemple, les offres sont bien plus nom­breuses que les demandes », pré­cise ainsi la direc­trice Isère. Pôle emploi compte d’ailleurs se mobi­li­ser en faveur de ces offres non pour­vues, à l’ho­ri­zon 2018.

Image d’illus­tra­tion Pôle Emploi © JFaure ‑Pôle Emploi

Il existe éga­le­ment une mécon­nais­sance et un manque de com­mu­ni­ca­tion entre employeurs et deman­deurs d’emploi. « Parfois, les entre­prises renoncent à publier leurs offres sur Pôle Emploi par mécon­nais­sance ou par décou­ra­ge­ment. Pourtant, on encou­rage vive­ment les employeurs à faire appel à nos ser­vices », pour­suit la direc­trice. Les entre­prises peuvent ainsi dépo­ser leurs annonces direc­te­ment le site Pôle emploi, qui véri­fie leur léga­lité et s’as­sure de leur carac­tère non discriminatoire.

Une for­ma­tion « savoir-être »

Selon les obser­va­tions de Pôle emploi, les employeurs s’in­té­ressent de plus en plus au “savoir-être” du deman­deur d’emploi : sa per­son­na­lité, ses com­pé­tences per­son­nelles et son apti­tude à s’in­té­grer dans l’en­tre­prise. En rai­son de la déva­lo­ri­sa­tion des diplômes sur le mar­ché du tra­vail – appelé para­doxe d’Anderson – ce nou­veau cri­tère de sélec­tion prime par­fois sur le niveau d’études.

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D’où fina­le­ment l’im­por­tance de miser sur le savoir-faire lié à l’ex­pé­rience et sur les qua­li­tés per­son­nelles pour décro­cher un emploi. « Certains tra­vailleurs ont du mal à iden­ti­fier et à valo­ri­ser leurs com­pé­tences. Beaucoup se sous-estiment et ne par­viennent pas à mettre en avant leurs qua­li­tés sur un CV ou lors d’un entre­tien d’embauche », observe Bénédicte Brugiere-Kada.

C’est pour­quoi Pôle emploi cherche à creu­ser davan­tage cet aspect. Le direc­teur régio­nal a ainsi annoncé fin décembre 2017 l’ar­ri­vée d’une for­ma­tion “savoir-être”. L’idée ? Apprendre à valo­ri­ser et à faire res­sor­tir du lot sa can­di­da­ture avant et après l’embauche. « Il est par­fois dif­fi­cile de com­prendre les codes en entre­prise, la bonne atti­tude à adop­ter avec un employeur, les codes ves­ti­men­taires à tenir, com­ment s’in­té­grer etc. Pourtant, ce sont des fac­teurs déci­sifs », ajoute la directrice.

Anaïs Mariotti

Pôle emploi veut davan­tage col­la­bo­rer avec les lycées et les universités

La région compte envi­ron 15 000 décro­cheurs sco­laires par an, selon Pascal Blain. Ce qui pose de grandes dif­fi­cul­tés, le niveau Bac étant main­te­nant exigé dans la quasi-majo­rité des secteurs.

« Il y a quelques années, il était plus facile d’exer­cer un métier manuel sans avoir le Bac. Désormais, on demande sou­vent des com­pé­tences en vente, en com­merce ou en mar­ke­ting », observe la direc­trice territoriale.

Pôle emploi se donne ainsi pour mis­sion de tra­vailler davan­tage avec les lycées et les uni­ver­si­tés pour sen­si­bi­li­ser les plus jeunes au mar­ché du tra­vail. « C’est un axe de déve­lop­pe­ment que nous sou­hai­tons appro­fon­dir pour 2018 », pour­suit la direc­trice. Toutefois, l’en­jeu se situe aussi et sur­tout au niveau natio­nal et euro­péen pour rele­ver les nom­breux défis liés à la jeu­nesse et à la précarité.

AMa

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