FOCUS – Le Département de l’Isère a profité du solstice d’hiver pour lancer, le 21 décembre, la deuxième saison de Paysage→Paysages consacrée à l’hiver. Cet événement culturel transversal placé sous le thème du « paysage en mouvement » sera déployé dans différents lieux répartis sur cinq territoires isérois. L’idée sous-jacente ? Promouvoir le « biotope culturel » de l’Isère en embarquant le public au cœur des paysages « grâce à des propositions singulières et sensibles ».
Non, ce n’est pas la deuxième saison d’une série télévisée qu’a inaugurée le Département de l’Isère, ce jeudi 21 décembre dans les jardins du musée de l’Ancien Évêché, mais bien l’acte deux de Paysage→Paysages, l’événement phare de sa saison culturelle 2017 – 2018.
« L’année dernière, quand on a lancé Paysage→Paysages, nous avions dit que ça partait sur quatre saisons. Il fallait donc tenir la promesse. L’année dernière, c’était l’automne et, cette année, nous attaquons l’hiver jusqu’à la mi-mars », explique Patrick Curtaud, vice-président du département de l’Isère en charge du patrimoine et de la culture.
Une rotation calendaire qui illustre l’idée du paysage en mouvement – décliné en cinq thèmes – sous le signe duquel le Département et ses partenaires ont souhaité placer cette deuxième édition.
Les Isérois, tout autant que les visiteurs de passage, sont ainsi conviés à près de 200 rendez-vous culturels, répartis un peu partout dans le département, jusqu’au 20 mars prochain. Des événements pour la plupart gratuits, ludiques et très largement collaboratifs.
Découvrir le biotope culturel isérois grâce à des propositions singulières
Au programme ? Des expositions, des concerts, des spectacles, des projections et des performances. Mais aussi des visites, des excursions insolites, des ateliers et des parcours. Un événement protéiforme pour mieux connaître le « biotope culturel » de l’Isère et « embarquer très largement le public au cœur des paysages grâce à des propositions singulières et sensibles », promet le Département.
De fait, cette deuxième saison se déroulera principalement dans les structures de cinq territoires de l’Isère : l’agglomération grenobloise, le massif de l’Oisans, le Vercors, la Porte des Alpes et, enfin, l’Isère rhodanienne. « Nous voulions faire prendre conscience aux habitants de notre vaste département qu’il est très riche en paysages, en mettant le focus durant tout un week-end sur chacun d’entre eux », poursuit Patrick Curtaud.
Animations et spectacles dans des lieux inédits et insolites
Au total, quarante-huit communes de l’Isère seront investies tour à tour par les 150 partenaires et artistes qui assurent la programmation. Le tout concocté sous l’impulsion artistique du Laboratoire, une structure animée par les plasticiens Maryvonne Arnaud et Philippe Mouillon.
Diversité des territoires mais aussi des lieux, avec des animations et spectacles s’emparant d’espaces hétéroclites, inédits et insolites.
Des équipements culturels, un centre d’entretien routier, un bateau sur le Rhône ou encore des espaces naturels sensibles… Autant de lieux d’expression originaux reflétant la « richesse des patrimoines naturel et culturel de l’Isère », assure le Département.
« Un voyage détonnant en bus au cœur de chaque territoire »
Outre le foisonnement d’événements programmés au fil de la saison, quatre grands rendez-vous vont rythmer – mouvement oblige – cette deuxième saison de Paysage→Paysages. Le principe ? Transformer en « camps de base », le temps d’un week-end, des structures telles que le foyer municipal de Bourg-d’Oisans, le Cairn à Lans-en-Vercors, la salle Daniel Balavoine et le théâtre du Vellein à Villefontaine ainsi que le collège Ponsard à Vienne.
Que trouvera-t-on dans ces camps de base ? Des expositions itinérantes, des concerts et bien d’autres animations. Mais surtout, deux grands événements taillés sur mesure pour chacun des territoires investis.
C’est ainsi que tous les samedis, la compagnie de théâtre de rue Délices Dada proposera Arrêt sur image, « un voyage détonnant en bus au cœur de chaque territoire », affirme, un brin lyrique, le Département.
Tandis que, tous les dimanches, se déroulera « une grande journée créative et participative » dédiée aux paysages. Le public sera alors invité à exprimer sa créativité au cours d’ateliers de dessin, d’écriture, de photographie et de jeux vidéos.
Un grand nombre de manifestations prévues dans l’agglomération grenobloise
Bien sûr, Paysage→Paysages ne se limitera pas à ces seuls quatre grands rendez-vous. Une nuée d’autres événements vont être disséminés tout au long de la saison sur les cinq territoires choisis. L’agglomération grenobloise ne fera pas figure de parent pauvre, loin s’en faut, puisqu’elle concentrera un grand nombre de manifestations.
Ne serait-ce qu’avec la grande exposition collective Atlas des déplacements au musée Hébert de La Tronche. Ou bien l’exposition Montagne défaite, dans les jardins du musée de l’Ancien Évêché et le « constat implacable » et très inquiétant du photographe Olivier de Sépibus sur la fonte des glaciers. Ou encore à l’espace Jules Vallès de Saint-Martin-d’Hères, Y Ci Ou Vers, une « folie graphique » du typographe David Poullard.
Citons encore, pêle-mêle, l’exposition sur une ligne de bus imaginaire circulant dans une ville tout aussi imaginaire, La ville bleue, au Couvent Sainte-Cécile, L’intimité des rives, une exploration de la rivière Isère proposée par la Maison de l’architecture, ou bien encore les Graphies du déplacement, « cartographie étonnante » du plasticien Matthias Poisson au Vog de Fontaine.
Enfin, en cette année 2018 qui commémore les 50 ans des Jeux olympiques d’hiver de Grenoble, le musée Dauphinois propose de porter un regard historique sur l’impact des sports d’hiver sur nos paysages. Notamment avec l’exposition Grenoble 1968 – Les Jeux olympiques qui ont changé l’Isère.
Joël Kermabon