Les chercheurs de la chaire Talents de la transformation digitale de Grenoble École de management s’intéressent à la pause au travail. Premières conclusions, publiées dans The Conversation : des moments de rêverie favorisent une meilleure régénération des capacités d’attention, et l’assurance de faire du meilleur travail.
Pause café ? Pause cigarette ? La chaire Talents de la transformation digitale de Grenoble École de Management (Gem) se penche sur la question de la pause au travail. Son objectif ? « Comprendre l’impact des pauses sur la régénération des sources attentionnelles », écrit le chercheur et docteur en sciences cognitives Cyril Couffe. Et déterminer quelles sont les “bonnes” et “mauvaises” pauses à prendre.
« L’un des objectifs principaux de ce travail, qui se fera en plusieurs étapes, est de caractériser des pauses compatibles avec le travail, efficaces et simples d’utilisation », décrit ainsi Cyril Couffe dans un article rédigé pour le média The Conversation.
L’une des pistes consiste notamment à vérifier si des pauses « d’errance mentale » sont susceptibles de mieux régénérer les capacités d’attention.
S’accorder des moments « dans la lune »
Pour mener ses premiers tests, les chercheurs de Gem ont soumis trois groupes de participants à la réalisation d’une « tâche pénible et coûteuse » de gestion de planning d’une durée d’environ quarante-cinq minutes. L’un des groupes effectuait la tâche sans pause, un autre avec une « mauvaise pause » (impliquant de se concentrer sur une autre tâche) et le dernier avec une pause favorisant la rêverie.
Résultat ? « Le simple fait d’avoir eu deux fois 60 secondes de pause a provoqué une augmentation de près de 10 % de bonnes réponses par rapport aux autres groupes », indique le chercheur dans The Conversation. Mais attention, pas n’importe quelle pause ! Encore faut-il prendre une « bonne pause ». Se concentrer sur une autre source d’attention (lire ses mails ou consulter son smartphone) revient en effet à ne pas prendre de pause du tout.
Mêmes résultats du côté du ressenti des participants. Un « formulaire d’évaluation de la charge cognitive de la tâche de gestion de planning » diffusé aux participants montre que la “bonne” pause améliore le « ressenti en termes d’effort cognitif ». Conclusion du chercheur : « Il faut s’accorder davantage de moments “dans la lune” », autant pour son bien-être… que pour la qualité de son travail.