REPORTAGE VIDÉO – Le collectif touchez pas à nos bibliothèques a convié les Grenoblois
devant l’hôtel de Ville de Grenoble, ce lundi 25 septembre vers 17 h 30. Avec un objectif bien précis : brûler le cercueil de la lecture publique et de la démocratie participative à Grenoble. La faute à qui ? A la majorité conduite par Eric Piolle, accuse le collectif désabusé.
Lundi 25 septembre 2017, devant l’hôtel de Ville de Grenoble, après plus d’un an de lutte et suite au refus du maire de donner suite à la demande de votation citoyenne, le collectif Touchez pas à nos bibliothèques procède à l’enterrement et à la crémation de la lecture publique et de la participation citoyenne. © Séverine Cattiaux – Place Gre’net
Le cercueil surmonté du nom des trois bibliothèques Hauquelin, Alliance et Prémol est de nouveau exhibé, ce lundi soir. Mais c’est sa toute dernière “prestation”.
Le collectif Touchez pas à nos bibliothèques a en effet décidé de le brûler, un peu avant le démarrage du conseil municipal, au pied de l’hôtel de Ville.
Un cérémonial pour signifier que « la lecture publique et la démocratie participative de Grenoble » sont mortes à Grenoble, explique-t-il.
Reportage Joël Kermabon
Le collectif dénonce l’attitude ambivalente des élus
« Le décès brutal », rappelle le collectif est « survenu au cours du conseil municipal du 10 juillet dernier, à la suite de l’annulation par le maire de la pétition bibliothèque ». Et d’inviter les Grenoblois, et « tous les amis de la culture, des services publics et de la morale en politique » à signer le registre des condoléances…
Collectif Touchez pas à nos bibliothèques, ce 25 septembre devant l’hôtel de Ville de Grenoble. © Séverine Cattiaux – Place Gre’net
Un peu avant d’allumer le bûcher, le collectif a déroulé un texte militant, à trois voix, pour rappeler le plan d’austérité de la Ville de Grenoble fait sans concertation, la surdité dont a fait preuve la majorité à son égard et le mépris qu’elle lui a affiché.
Le collectif a aussi dénoncé un management autoritaire, et relaté les moments forts d’un combat mené sur plus d’un an, avec des usagers des bibliothèques et des professionnels, pour empêcher la fermeture des trois structures. En vain, ou presque. Seule la bibliothèque Alliance demeurera ouverte sous forme de tiers-lieu.
Et de blâmer l’attitude ambivalente de la majorité de la Ville de Grenoble : « Aujourd’hui, le maire et les élu-es s’affichent dans les luttes contre l’austérité, afin de se refaire une réputation, alors qu’eux-mêmes pratiquent cette politique. Ils parlent de plan social du gouvernement pour la suppression des contrats aidés alors que nous subissons depuis un an leur propre plan social. »
La lutte n’est pas terminée
Comment cette rentrée, avec moins de bibliothèques, est-elle vécue ? La fermeture des bibliothèques Prémol, Hauquelin et celle, temporaire, d’Alliance se fait déjà sentir. Aux dires des bibliothécaires militants, l’affluence de leurs lecteurs pèse sur les autres établissements du réseau…
Lundi 25 septembre 2017, les cendres de la « démocratie participative et des trois bibliothèques Prémol, Alliance et Hauquelin ». © Séverine Cattiaux – Place Gre’net
L’accueil de tous les groupes scolaires est un casse-tête non résolu, selon ces derniers. « Nous avons déjà eu des demandes d’écoles pour venir aux Eaux-Claires, mais nous devons les refuser et nous n’avons pas de consignes ! », constate une bibliothécaire des Eaux-Claires.
« On ne pourra pas accueillir à Arlequin à la fois nos 350 groupes scolaires environ par an, et ceux de Prémol », affirme l’une de ses collègues.
Qu’a prévu la Ville ? Rien visiblement. En tout cas, il n’y a pas de consignes pour le moment…
Quoi qu’il en soit, le collectif a prévenu à la fin de son discours : « Ce n’est pas la fin. Nous continuerons à nous battre pour nos conditions de travail et pour la lecture publique de proximité, et de qualité, pour tous. »
Séverine Cattiaux