Après l’annonce du plan social qui devrait toucher 345 des 800 emplois de General Electric Hydro à Grenoble, quatre conseillères régionales de la France insoumise et RCES* ont joint leurs voix aux députés FI pour demander à Emmanuel Macron et à Laurent Wauquiez d’intervenir.
Dans un courrier en date du 11 septembre, les élus s’inquiètent pour la pérennité du site mais aussi pour le devenir de la filière hydraulique dans l’Hexagone. Et enjoignent l’État à agir. « L’État est actionnaire à 30 % grâce à ses actions d’Alstom et a par conséquent le pouvoir de bloquer le PSE et d’obliger la direction du géant américain à revenir sur cette décision », soulignent les élus dans leur lettre.
« D’autant plus que lors de la fusion de General Electric avec Alstom en 2015, opérée par le ministre de l’Économie de l’époque, Emmanuel Macron, General Electric s’était engagé à ne pas licencier et même à créer plus de 1 000 postes ! »
Près de 10 millions d’euros d’aides publiques
Les élus ont fait les comptes. Grâce au crédit impôt recherche, le site grenoblois aurait en 2015 et 2016 touché respectivement 4,5 et 3,5 millions d’euros. A quoi il faut ajouter 1,34 million d’euros cumulés sur ces deux années au titre du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE).
« Au vu de l’argent public investi sur ce site pour la recherche, il est hors de question que tout parte en fumée sur une décision de la direction de General Electric qui n’est pas fondée économiquement : le site est viable et le carnet de commandes est rempli pour plusieurs années. »
Pour les élus, l’État peut bloquer le plan social
Pour les élus, les marges de manœuvre existent. Non seulement, l’État peut bloquer le plan social mais, en tant que client de GE, il peut aussi au travers d’EDF notamment commander des turbines hydrauliques afin de rénover et sécuriser les barrages. Les signataires en profitent pour rappeler que développer l’énergie hydraulique figure en tête de la feuille de route des accords de Paris sur le climat.
« L’énergie hydraulique doit être la première source d’énergie renouvelable à l’horizon de 2040. Comme pour STX (les chantiers navals de Saint-Nazaire, ndlr), le gouvernement peut nationaliser temporairement voire durablement le site au vu des enjeux. »
Une tendance pas vraiment dans l’air du temps… Afin de pouvoir récupérer 10 milliards d’euros, l’État a annoncé vouloir céder ses participations dans les entreprises.
PC
- * Émilie Marche (FI), Corinne Morel-Darleux (RCES), Fabienne Grebert (RCES), Andréa Kotarac (FI) se sont joints aux dix-sept députés de La France insoumise.