En mai dernier, la Région Auvergne-Rhône-Alpes a décidé, en accord avec les services de l’État (la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt), de réviser à la baisse ses aides en direction des producteurs bio, qu’ils soient « en conversion » ou en phase dite de « maintien ». Une décision qui inquiète beaucoup la Fédération régionale de l’agriculture biologique d’Auvergne-Rhône-Alpes.
Les aides « conversion bio » seront dorénavant plafonnées à 12 000 euros et les aides de « maintien bio » à 8 000 euros en Auvergne-Rhône-Alpes. Et ces dernières pourraient même être encore rognées en 2018, voire supprimées…
Ce nouveau barème est le plus sévère de toute la France, dixit la fédération régionale de l’agriculture biologique d’Auvergne-Rhône-Alpes, qui se montre très inquiète pour le devenir des producteurs bio. Ces derniers vont, en effet, devoir faire face à un trou annuel dans leurs projections financières, qui ne peut que les fragiliser. « Pour les agriculteurs qui nous ont déjà alertés, c’est une perte entre 2 000 à 20 000 euros par an », explique Nicolas Ghiotto, animateur de l’Adabio Isère. L’Adabio ? L’association pour le développement de l’agriculture biologique en Savoie, Haute-Savoie, Isère et dans l’Ain.
« Des effets dévastateurs sur la structuration des filières bio régionales »
Se convertir au bio a un coût, ne serait-ce que pour faire l’acquisition de matériel spécifique, telle une machine de désherbage mécanique. Aussi, les nouvelles règles du jeu édictées par la Région risquent-elles de décourager « des pratiques agricoles vertueuses et qui répondent totalement aux attentes de la société », s’alarme la fédération.
L’Adabio et Agribiodrôme ainsi que son réseau régional reconnaissent, pour leur part, « l’intérêt du plafonnement pour une répartition plus équitable des fonds publics destinés aux aides bio ». Mais ces réseaux regrettent une « annonce beaucoup trop tardive et le niveau de plafonnement appliqué pour la conversion le plus bas de France ». Cette politique va, d’après eux, entraîner des « effets dévastateurs sur la structuration des filières bio régionales ».
SC