FOCUS – Après une phase de concertation, la Ville de Grenoble arrête le projet de végétalisation du cours Jean-Jaurès dans sa forme définitive. La dernière réunion de présentation était organisée le 22 juin mais elle n’a pas attiré grand monde. Désintérêt ou consensus ? Le début des travaux à l’automne permettra sans doute d’avoir la réponse…
Un bon signe ? La restitution finale du projet de végétalisation du cours Jean-Jaurès de Grenoble n’a pas attiré les foules, jeudi 22 juin en fin d’après-midi. À peine… quatre personnes auront bravé la canicule pour découvrir le projet dans ses dernières grandes lignes. La preuve peut-être que le projet est bien accepté, note le responsable des espaces publics Steve Chretiennot.
La preuve aussi que la phase de concertation précédant le rendu définitif a porté ses fruits ? Pendant plus d’un mois, les plans du projet avaient été soumis aux Grenoblois, à travers des réunions publiques ou dans les Maisons des habitants. Sans susciter de controverses ni de profondes inquiétudes, y compris de la part des commerçants, assure-t-on côté municipalité.
Plantes grimpantes, arbustes et arbrisseaux
Pas d’évolutions majeures au sortir de cette phase de concertation. Ainsi, la “personnalité” du projet demeure toujours, en grande partie, dans la mise en place de dispositifs de treillage tout au long du cours. Portiques et pergolas accueilleront ainsi des variétés grimpantes telles que le chèvrefeuille ou le jasmin étoilé.
La plantation d’arbrisseaux reste également d’actualité. Pommiers d’ornement, savonniers, lilas des Indes, saules ou cornouillers agrémenteront le parcours du cours Jean-Jaurès. Côté arbustes, ce seront la valériane, le fenouil, la mauve alcée ou encore l’acanthe qui embelliront la voie.
Aulnes, tilleuls et merisiers à fleurs le long du cours
Restent évidemment les arbres. Ils étaient le cœur du projet initial, présenté dans le cadre de l’édition 2016 du Budget participatif de Grenoble. Les contraintes techniques, en particulier le réseau souterrain du cours Jean-Jaurès, en auront décidé autrement mais une dizaine d’arbres seront tout de même plantés le long du cours.
D’ici quelques années, les Grenoblois devraient ainsi pouvoir profiter, en période estivale, de l’ombre salvatrice d’érables, d’aulnes, de tilleuls et de merisiers à fleurs. Car c’est bien l’une des volontés affichées du projet, au-delà du caractère esthétique : assurer des zones de confort physiologique, sur un cours autrement noyé de lumière et de chaleur en été.
Des zones de jardinage participatif
Les riverains ne s’y sont pas trompés. Parmi les ajouts du projet final, figure l’installation de huit bancs supplémentaires, proposés durant la phase de concertation. Autre “nouveauté” : le dispositif de la Ville de Grenoble Jardinons nos rues s’est invité dans le projet. Des collectifs d’habitants disposeront ainsi de trois parcelles à cultiver à différents niveaux du cours.
Des parcelles de jardin ouvertes à tous qui sont l’occasion pour les habitants d”« investir l’espace public », selon Delphine Bacconnier, membre de l’un de ces collectifs. Steve Chretiennot la met toutefois en garde : « Il y aura des dégradations. Il ne faut pas baisser les bras, mais vous allez en subir, comme les espaces verts en subissent, même si l’on ne s’en rend pas compte parce que les services replantent dans la foulée. »
Deux mois de travaux à l’automne
Le début des travaux était originellement prévus pour septembre 2017. Mais Line Le Marchand, responsable du bureau d’études de l’aménagement de l’espace public de la Ville, préfère évoquer la saison automnale. Sachant que l’ensemble des travaux, comprenant la réalisation des infrastructures (génie civil) et les plantations, ne devrait pas excéder deux mois.
Reste que pour l’effet total de végétalisation, il faudra attendre quelques années. Les Grenoblois devront donc encore patienter un peu, tout comme le conseillait le poète américain Ralph Waldo Emerson dans son célèbre aphorisme : « Adoptez le rythme de la nature : son secret… est la patience. »