Cette fois-ci sera-t-elle la bonne ? Après moult reports, la Commission européenne va, ce mardi 30 mai, tenter de trouver un accord sur une définition des perturbateurs endocriniens. Un sujet de santé publique qui a fait réagir la députée écologiste de l’Isère Michèle Bonneton.
Après de nombreux reports, la Commission européenne doit soumettre au vote ce mardi 30 mai une définition réglementaire des perturbateurs endocriniens. Objectif : limiter l’impact sur la santé de ces substances chimiques accusées d’interférer avec le fonctionnement hormonal des humains et des animaux. Alors que les cancérigènes comme les reprotoxiques sont précisément définis en Europe, les perturbateurs endocriniens échappent encore en effet à toute réglementation…
En 2016, le chercheur grenoblois Rémy Slama était monté au créneau, dénonçant l’inertie de Bruxelles et le poids des lobbys industriels. Cette fois-ci, c’est la députée écologiste de l’Isère Michèle Bonneton qui fait des perturbateurs endocriniens son cheval de bataille. Et elle ne dit pas autre chose :
« Avec la pression des lobbys, le risque est que les critères retenus soient trop restrictifs et que, de fait, de nombreuses molécules problématiques se trouvent exclues, souligne dans un communiqué l’élue qui ne se représente pas. Ce qui ne serait pas acceptable car il s’agit d’une question prioritaire en termes de santé humaine et de pollution de l’environnement. Il faut rapidement aboutir à une harmonisation au niveau européen. Ainsi, le Bisphénol A est aujourd’hui interdit en France dans tous les contenants alimentaires alors qu’il reste autorisé dans la plupart des pays européens. »
Bruxelles échoue à réglementer ces substances toxiques depuis 2009
En décembre dernier, la France et la Suède avaient rejeté une première proposition de définition de Bruxelles qui exigeait un niveau de preuve de nocivité très important. La Commission européenne va-t-elle lâcher du lest face au poids des lobbys pour emporter l’adhésion des États membres ce 30 mai ?
Depuis 2009, l’Union européenne échoue à réglementer ces substances toxiques que l’on retrouve un peu partout, dans les plastiques, les cosmétiques, les contenants alimentaires, les détergents… Des molécules suspectées de jouer un rôle considérable dans l’augmentation du nombre de cancers hormono-dépendants mais aussi du diabète, de l’autisme ou de la maladie de Parkinson.
Alors qu’une réglementation aurait dû voir le jour en 2013 au plus tard, Bruxelles traîne toujours les pieds. En décembre 2015, elle s’était fait taper sur les doigts par la cour de justice de l’Union européenne pour carence dans la gestion de ce dossier.
PC