REPORTAGE VIDÉO – Près de 4 000 personnes selon la police et 5 000 selon les syndicats ont défilé dans les rues de Grenoble pour la traditionnelle manifestation du 1er mai à l’appel de l’intersyndicale CGT, FSU, Solidaires, Unef et UNL. Une mobilisation de plus faible ampleur – dans un contexte équivalent – que celle de 2002 avec un front syndical dispersé qui n’a pas su fédérer, divergeant sur les mots d’ordre.
« L’histoire ne se répète pas, elle bégaie », énonce la célèbre formule attribuée à Karl Marx. Toujours est-il qu’on était bien loin ce lundi 1er mai, jour de la fête du travail, de la mobilisation de 2002 qui avait vu des foules énormes défiler dans les rues de France lors de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle opposant Jacques Chirac à Jean-Marie Le Pen. Grenoble n’a pas échappé à la règle puisque “seulement” 4 000 manifestants selon la police et 5 000 selon les organisateurs se sont rassemblés ce lundi devant la gare de Grenoble à l’appel de l’intersyndicale CGT, FSU, Solidaires étudiants et salariés, Unef et UNL.
Des syndicats en ordre dispersé ce 1er mai
La cause, peut-être, aux syndicats en ordre dispersé. Loin de l’unité qui régnait en 2002, ceux de l’intersyndicale – déjà unis contre la loi travail – ont appelé à « faire barrage » à Marine Le Pen, tout en se dispensant d’inviter à voter pour son adversaire. Tandis que d’autres – notamment la CFDT et l’Unsa – se positionnaient en faveur d’Emmanuel Macron. Et que d’autres voix, ajoutant encore à la confusion, incitaient à battre les deux candidats en lice, en prônant le fameux « ni-ni » : ni Le Pen ni Macron. Ce sont donc des manifestants, un peu déboussolés pour certains, qui ont déambulé, sans incident notable jusqu’à la place de Verdun où ils se sont dispersés après les prises de parole de l’intersyndicale et des mouvement de jeunes.
Retour en images sur cette mobilisation du 1er mai.
Reportage Joël Kermabon
« Le Front national n’est pas un parti comme les autres »
« Malgré les avertissement électoraux de ces dernières années, le Front national est encore une fois présent au second tour et le doit aux conséquences des politiques libérales et antisociales poursuivies par les gouvernements successifs », harangue au porte-voix Nicolas Benoit, le futur secrétaire départemental de la CGT de l’Isère. Qui estime que « le Front national n’est pas un parti comme les autres » et qu’il est nécessaire de s’y opposer « afin qu’aucune voix ne se porte sur sa candidate au second tour de l’élection présidentielle ».
La Fédération de l’Isère du Parti communiste français (PCF 38) va, elle, plus loin : dans un texte publié sur son site, elle appelle « sans ambiguïté à se dresser en masse le 7 mai contre la candidate de l’extrême droite avec le seul bulletin qui lui sera malheureusement opposé ».
Pour autant, précisent prudemment les communistes, « notre vote n’est en aucun cas un soutien à Emmanuel Macron, dont nous avons combattu au parlement et dans la rue la politique lorsqu’il était ministre et que nous avons combattu comme candidat ».
On le voit, rien n’est simple pour ce deuxième tour de l’élection présidentielle. Si la volonté de combattre l’extrême droite fait consensus, certains voteront Macron, d’autres non. Alors, un troisième tour social ? C’est ce que laisse entendre Linda Bensella, la secrétaire départementale actuelle de la CGT Isère tandis que les jeunes des mouvements de jeunesse politique expriment leurs craintes et affirment leurs intentions de vote.
Reportage Joël Kermabon
Joël Kermabon