Pour cette nouvelle journée d’éducation aux médias, gratuite et ouverte à tous, la Maison de l’Image propose, ce jeudi 6 avril, un très vaste programme sur le thème : « Pouvoir des médias, de la manipulation à l’émancipation », avec des conférences le matin et des ateliers l’après-midi (complets) à l’atelier Canopé de Grenoble.
Fakes, manipulation, post-vérité, ré-information, propagande véhiculée sur Internet et dans de nombreux médias au sens large, abondamment relayés sur les réseaux sociaux. Comment détecter ces mensonges aux airs de vérité ? Comment s’en émanciper ? La Maison de l’image et ses nombreux partenaires se penchent sur le pouvoir des médias.
Un thème complètement dans l’ère du temps, la Maison de l’Image ne s’y est pas trompée. Plusieurs jours avant l’événement, les ateliers de l’après-midi ont déjà fait le plein. « 230 personnes s’y sont inscrits et ils sont complets ! », indique Noémie Rubat du Mérac, chargée de projets à la Maison de l’Image. Mais il y a encore une chance pour tout un chacun d’assister aux conférences de la matinée. La première qui porte sur le « Complotisme, les ressorts d’un phénomène » démarre à 9 h 30, « mais nous accueillons le public un peu avant 9 heures ». Un détail bon à savoir…
Après l’intervention de Marie Peltier, historienne à l’Institut pédagogique de Bruxelles, succède François-Bernard Huyghe, directeur de recherche à l’Iris. Le thème de sa conférence ? « De la désinformation à la post-vérité. » Pour conclure la matinée, place à une table ronde avec Gilles Bastin, sociologue des médias à l’Université Grenoble-Alpes, et Christophe Michel de l’observatoire Zététique. Les experts prodigueront des conseils aux professionnels, parents, éducateurs sur la manière d’aborder les médias auprès des jeunes et donneront quelques techniques pour les sensibiliser aux pièges de la manipulation…
Si le mensonge existe, la vérité existe-t-elle ?
Au final, il sera beaucoup question de vérité, en filigrane de ce cinquième rendez-vous de l’Image mais aussi de la bataille qui se joue actuellement sur Internet entre les médias d’information dits classiques, discrédités à tort ou à raison par le public, et les prêcheurs de re-information qui engrangent, pour certains, de fortes audiences…
La difficulté de faire le tri entre les uns et les autres redouble encore à l’ère des réseaux sociaux. Ainsi l’exprimait Gérald Bronner, sociologue, professeur à l’université de Paris Diderot, Paris VII, membre de l’Académie des technologies, au micro de France inter, dans la Tête au carré, ce mardi 4 avril : « Un des travers qui pèse sur nos têtes, depuis toujours, est le biais de confirmation. Nous tous avons tendance à nous enfermer dans une espèce de confort mental […] et on sait que les réseaux sociaux amplifient cette tendance. »
SC