Le maire UDI de Meylan, qui « observe avec désolation le climat dans lequel se déroule la campagne pour l’élection présidentielle », dans un courrier adressé à Valéry Giscard d’Estaing, invoque l’article 7 de la Constitution pour que le Conseil constitutionnel statue sur un éventuel report du scrutin.
L’annonce ce mercredi 1er mars par François Fillon de sa convocation aux fins de mise en examen dans l’affaire des emplois supposés fictifs de son épouse Pénélope Fillon n’est pas étrangère à l’initiative épistolaire de l’édile meylanais. Ce dernier qui reconnaît là « une démarche audacieuse » s’est fendu, ce jour, d’un courrier adressé à Valéry Giscard d’Estaing, membre de droit du Conseil constitutionnel.
En substance Damien Guiguet demande à l’ancien président de la République – dont il ne cache pas qu’il fut en quelque sorte son mentor en politique – d’intervenir auprès du Conseil constitutionnel. Objectif : qu’il se saisisse « de la question du report de l’élection présidentielle afin que celle-ci puisse se dérouler dans les conditions de clarté et de dignité qu’appelle la situation nationale et internationale ».
L’article 7 de la Constitution
La clé de voûte de son argumentaire ? L’article 7 de la Constitution, lequel permet au Conseil constitutionnel de décider du report de l’élection présidentielle en cas d’empêchement de l’un des candidats. « La notion d’empêchement ne paraît pas être précisée de manière limitative par la Constitution, commente Damien Guiguet. C’est donc au Conseil constitutionnel, plus haute juridiction française, qu’il semble appartenir d’apprécier souverainement la situation. »
Damien Guiguet s’inquiète. « Avec l’annonce de la mise en examen de l’un des principaux candidats, représentant la seconde force au sein du Parlement, notre République peut-elle prendre le risque d’une élection qui se jouerait essentiellement sur l’évolution d’une instruction judiciaire qui n’en est qu’à ses prémices et dont nul ne peut préjuger de l’issue ? », interroge le maire de Meylan.
L’élu s’insurge et estime inacceptable l’idée « que les débats essentiels qui doivent se tenir sur l’Europe, l’emploi, la protection sociale, la sécurité, la situation internationale soient ainsi escamotés et rendus inaudibles ». Damien Guiguet en est convaincu, accepter cette idée pourrait conduire les électeurs à céder aux sirènes frontistes. « Nos concitoyens privés d’un véritable choix pourraient être tentés, par dégoût, de succomber aux aventures les plus désastreuses pour l’avenir de notre pays et de l’Union Européenne », augure le premier magistrat.
JK