ENTRETIEN - Yannick Jadot, candidat d'Europe Écologie Les Verts (EELV) à la présidentielle 2017, était en déplacement à Grenoble ce samedi 18 février. Une ville qu'il connaît bien et qu'il observe avec attention. Nous l'avons suivi durant cette journée et interrogé sur sa campagne, ses enjeux, les éventuelles alliances mais aussi ses combats et ses ambitions.
YANNICK JADOT, DES ONG A LA POLITIQUE
Candidat d'Europe Écologie - Les Verts (EELV) à l’élection présidentielle de 2017 issu de la primaire des écologistes, Yannick Jadot est économiste de formation. Ancien militant des mouvements étudiants, défenseur des causes environnementales et altermondialistes, il débute sa carrière dans l’univers des ONG.
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Yannick Jadot. © Yuliya Ruzhechka - Place Gre'net
De 2002 à 2008, il dirige les campagnes que Greenpeace mène en France et participe activement à l’élaboration des campagnes internationales. Par ailleurs cofondateur de L’Alliance pour la planète, qui rassemble des organisations écologistes, il participe au Grenelle de l'environnement en 2007 en tant que négociateur. Député européen depuis 2009, Yannick Jadot est vice-président de la commission commerce international et membre de la commission de l’énergie, de l’industrie et de la recherche.
Son combat politique ? "Favoriser les économies d’énergie et les énergies renouvelables, rejeter le nucléaire et les gaz de schiste », créer "une vraie politique industrielle européenne" et poursuivre "le combat contre les accords de libre-échange et pour une mondialisation qui se fonde sur le respect des droits humains, sociaux et environnementaux ».
Rencontre à huis-clos avec des ex-Ecopla, "grande soupe paysanne" préparée par Alternatiba Grenoble, visite de Grenoble à vélo, avec présentation des innovations grenobloises : silos à vélos dans la nouvelle gare, éco-quartier de la caserne de Bonne, nouvelle piste cyclable rue Colonel Lanoyerie, maison de projet Terra Nostra du futur quartier en transition Flaubert… Yannick Jadot n'a pas eu le temps de s'ennuyer ce samedi 18 février 2016 lors de sa visite dans la capitale des Alpes, en compagnie notamment d'Eric Piolle, maire de Grenoble.
Bien que le candidat EELV se rende souvent à Grenoble pour des raisons aussi bien personnelles (sa compagne en est originaire) que professionnelles, la municipalité avait concocté un programme très chargé pour asseoir son image de ville-laboratoire.
Yannick Jadot à la caserne de Bonne. © Yuliya Ruzhechka - Place Gre'net
Yannick Jadot a ainsi eu l’occasion de voir plusieurs facettes de la ville de Grenoble et de sa politique municipale. Au cœur de sa visite, "la grande soupe paysanne" avec des ingrédients bio « sauf les pommes de terre ». Le but de l’évènement ? Sensibiliser, à l’occasion du 2e sommet paneuropéen, au projet d’accord Ceta, traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada tout juste ratifié par le Parlement européen le 15 février dernier.
© Yuliya Ruzhechka - Place Gre'net
Ce rassemblement n'a toutefois pas manqué d'attirer d’autres militants, quant à eux opposés à la politique d’austérité de la municipalité grenobloise. Ceux du collectif "Touchez pas à nos bibliothèques" ont ainsi saisi l’opportunité de manifester leur désaccord avec la fermeture de trois bibliothèques dans le cadre du plan de sauvegarde. Ils ont même demandé – sans succès – à Yannick Jadot de signer la pétition contre leur fermeture.
L’enjeu majeur de la communication politique a été bien saisi par les deux parties : des militants de « Touchez pas à nos bibliothèques » ont ainsi levé des pancartes derrière Yannick Jadot et Eric Piolle lorsque les deux hommes étaient entourés de caméras. Les Jeunes écologistes ont alors tenté de les écarter. Une altercation, quelques tensions… « Ce n’est rien, chacun fait son travail : ils veulent apparaître sur les images, nous ne le voulons pas », a expliqué un jeune écologiste.
© Yuliya Ruzhechka - Place Gre'net
Votre compagne est grenobloise. Venez-vous souvent à Grenoble ? Que pensez-vous de cette ville ?
Je ne parle pas de ma vie privée, mais je viens souvent à Grenoble. Pourquoi ? Il ne vous a pas échappé que le maire est écologiste et que c’est un lieu où se livrent pas mal de combats. En ce moment, on parle beaucoup de rassemblement. C’est toujours bien de voir comment les rassemblements se construisent ici ou là. Je viens du mouvement associatif et ce qui est intéressant à Grenoble c’est qu’il y a toujours eu une articulation très forte entre la société civile, le mouvement associatif et la politique. C’est ça qui a fait le succès du rassemblement à Grenoble. Il ne s’est pas construit dans les bureaux, mais sur le terrain. C’est important.
Avez-vous obtenu vos 500 parrainages ?
Oui, c’est réglé. La collecte des 500 signatures est faite.
Vous avez affirmé croire au potentiel d’un rapprochement avec Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon. Quel potentiel y voyez-vous ?
Celui de gagner. Le potentiel c’est que le prochain quinquennat soit écologique, social, européen et démocratique. Ce sont les valeurs dans lesquelles on se retrouve. Après, il y a des clarifications à faire. Nous ne sommes pas identiques, sinon on serait dans le même mouvement politique.
Mais est-ce qu’on est capables de regarder ce qui nous réunit, de clarifier ce qui nous différencie et de porter un projet d’espérance pour des Françaises et des Français ? C’est ça le sujet. On joue la gagne alors qu’en face c’est soit l’immobilisme, soit nauséabond, raciste et sexiste avec Marine Le Pen. C’est pour cela qu’il y a une vraie responsabilité historique à écrire une nouvelle page d’histoire au moment où cela peut basculer vers le pire.
Vous-avez fixé la date limite pour parvenir à un accord au 23 février. Comment avancent les discussions ? Quelles sont pour vous les conditions nécessaires pour y arriver ?
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