EN BREF – Une cinquantaine de salariés de l’entreprise Caterpillar à Grenoble se sont réunis ce 7 février au matin devant le portail de l’usine pour manifester leur mécontentement. À l’origine de leur colère, la remise en cause des acquis sociaux et les faibles augmentations salariales.
« On nous laisse dans la merde », estime Patrick Martinez, délégué syndical de la CGT sur le site Caterpillar de Grenoble. Présent ce matin aux alentours de 9 heures aux côtés d’une cinquantaine d’ouvriers révoltés, devant l’usine située rue Léon Blum, celui-ci entendait dénoncer des conditions de travail dégradées. Et appuyer les négociations salariales, actuellement en cours avec la direction de l’entreprise.
Des salariés de Caterpillar en train de manifester devant le portail de l’entreprise. © Anaïs Mariotti – placegrenet.fr
Le contexte est particulier puisque l’entreprise grenobloise se trouve contrainte d’investir massivement pour prendre en charge la production jusque-là réalisée sur le site belge de Gosselies, suite à l’annonce en septembre de sa fermeture qui s’accompagne de la suppression de 2 000 postes.
De nouvelles dépenses pour le site de Grenoble qui se traduisent, de l’avis du syndicat, par une modération salariale affectant le niveau de vie des salariés. « Carterpillar n’hésite pas à puiser dans les acquis sociaux des ouvriers, qui vivent déjà dans des situations souvent précaires », estime ainsi Patrick Martinez. Et celui-ci prend pour exemple un salarié qui dort chaque soir dans sa voiture.
« Menaces et tentatives de chantage »
La CGT considère que les primes sont trop faibles au regard du travail fourni mais la principale revendication concerne celle au mérite. Une prime qui fait peser de « lourdes pressions salariales » sur les épaules des travailleurs, estime le syndicaliste. Si cette augmentation au mérite, établie selon un barème de notation, est censée représenter la part la plus importante des revalorisations, très peu de salariés en bénéficient en réalité.
Des salariés de Caterpillar manifestent devant l’entreprise. © Anaïs Mariotti – placegrenet.fr
Mais ce système de notation serait surtout pervers : une grande partie des salariés n’oserait pas s’aventurer à faire grève, ou pire encore, à prendre des congés maladie, de peur de voir leur note abaissée, attestent les porte-paroles de la CGT. Au-delà de simples pressions, les ouvriers ont le sentiment d’être confrontés à des « menaces et tentatives de chantage », affirme même Patrick Martinez.
Sollicitée par nos soins, la direction assure de son côté que la grève ne serait qu’une initiative isolée de quelques-uns, non représentative de l’ensemble des salariés de l’entreprise. Elle n’a pas souhaité répondre sur le fond, se contentant néanmoins de préciser que les négociations étaient toujours en cours.
Anaïs Mariotti