FOCUS – L’association Retour de Scène-Dynamusic vient d’inaugurer le 16e volume de la Cuvée grenobloise, une compilation visant à mettre en valeur des groupes musicaux issus de la scène locale. Sur 95 groupes qui ont répondu à l’appel à candidature, 14 projets ont finalement été sélectionnés par un jury composé de programmateurs et d’« activistes des musiques actuelles ». Le 2 février dernier, la Belle Électrique accueillait trois de ces groupes pour la soirée de lancement de la vendange 2017. L’occasion d’en savoir un peu plus sur le dispositif.
Au programme de la Belle Électrique ce jeudi 2 février, As a new revolt, Altavilla et Eight sins, trois des quatorze groupes figurant sur la pochette de la compilation du 16e volume de la Cuvée grenobloise dont c’était la soirée d’inauguration.
Pour l’occasion, l’entrée de la salle de concert était gratuite, à condition d’avoir réservé son invitation. Une aubaine pour un public friand de découvertes et pour les inconditionnels des groupes programmés. Qui ne s’y sont pas trompés puisqu’ils sont venus en nombre assister aux prestations des trois représentants de la nouvelle cuvée impulsée par l’association Retour de scène – Dynamusic.
Électro, rap, pop et rock
De l’électro, au rap en passant par la pop ou le rock, il y en avait pour tous les goûts dans cette sélection de jeunes talents locaux qui, chaque année depuis seize ans, réunit la quintessence de la scène grenobloise.
Un petit aperçu de la soirée ?
Reportage Joël Kermabon
Plus qu’une simple initiative associative, la Cuvée grenobloise est désormais presque devenue une institution dans le milieu des musiques actuelles, à Grenoble et plus largement en Isère. Quel groupe de la scène locale n’aimerait pas figurer dans sa compilation annuelle ? Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Encore leur faut-il passer le difficile cap de la sélection. Ce qui ne décourage pas les prétendants, loin s’en faut, ainsi qu’en témoigne l’association. « Une fois de plus, l’appel à candidatures a été un franc succès ! », affirme-t-elle sur son site web.
De fait, cette année près d’une centaine de groupes ont répondu à l’appel. À charge pour le jury, « composé de programmateurs, de passionnés, d’artistes et d’activistes des musiques actuelles », de sélectionner le panel de groupes qui bénéficiera durant toute l’année du coup de pouce labellisé Cuvée grenobloise.
Un jury qui, pour être compétent, n’en est pas moins éclectique. Ainsi trouve-t-on parmi ses membres des techniciens du son, les programmateurs de la Belle Électrique, des festivals Magic Bus et Cabaret frappé, des salles du Prunier sauvage, de la Bobine… Mais pas seulement.
« Nous avons aussi des bénévoles de la commission programmation de Retour de scène qui, eux, sont un peu plus novices. Ce qui permet d’avoir l’avis d’amateurs et un peu plus de recul », complète Damien Arnaud, le coordinateur de l’association Retour de scène. Autant d’avis, de perceptions et de sensibilités qui contribuent à évaluer en toute objectivité le professionnalisme et l’originalité d’un groupe, estime encore Damien Arnaud.
La Cuvée grenobloise : un dispositif d’accompagnement
Pour autant, la Cuvée grenobloise ne se résume pas à cette seule compilation. « C’est également un dispositif d’accompagnement et de repérage de groupes de musiques actuelles à Grenoble et en Isère. L’objectif, une fois les groupes sélectionnés, outre de les mettre en lumière, c’est aussi de travailler avec eux notamment sur leur communication auprès du grand public et des professionnels », explique Damien Arnaud. C’est ainsi que tout un travail de fond sera effectué « auprès des programmateurs, des tourneurs, des labels, des maisons de disque afin qu’ils puissent être plus facilement repérés », précise-t-il encore.
Après ce temps fort du début d’année qu’est la sortie de la compilation – la partie émergée de l’iceberg –, vont suivre des actions axées sur le long terme.
« Le reste de l’année nous continuons à travailler avec ces groupes en les mettant en avant sur les programmations de festivals comme le nouveau festival Holocène, le Cabaret frappé… », résume Damien Arnaud.
Une nouveauté vient compléter le dispositif cette année. « Nous allons prendre sous notre aile trois groupes, à savoir The next tape, l’Apprenti et Ma pauvre Lucette, avec lesquels nous allons travailler de façon plus poussée. Notamment à travers de l’accompagnement, du coaching scénique… », annonce le coordinateur de Retour de scène. Pour autant, il ne s’agit pas non plus de leur mâcher le travail. « C’est aussi aux groupes de s’emparer de l’opportunité que nous leur offrons, de profiter de ce coup de projecteur pour faire évoluer leur projet », conclut Damien Arnaud.
Autre première : c’est la première fois que la Belle Électrique, nouveau temple des musiques actuelles, accueille la soirée d’inauguration de la Cuvée grenobloise. Ce dont Frédéric Lapierre, son directeur, s’explique tout en avouant un petit faible pour le groupe As a new revolt.
Joël Kermabon