« En interne ou dans l’expression extérieure règne le silence des cimetières. Tout point de vue autre que celui des gardiens du temple est proscrit. » C’est avec ces mots, et bien d’autres, que des militants du Parti de gauche ont annoncé rendre leur carte du parti.
Une démission collective d’une trentaine de militants pour dénoncer la politique de la majorité municipale, et le soutien dont elle bénéficie de la part du Parti de gauche (PG) tant au niveau local que national.
Toute critique de la municipalité interdite ?
« La confrontation démocratique n’a plus droit de cité », accusent les démissionnaires dans un communiqué. Et de décrire un Parti de gauche isérois où toute critique de la municipalité serait interdite, nanti d’un site internet dûment censuré, et dont les désignations de responsable se feraient au mépris des règles démocratiques.
« Le vide politique s‘est ainsi fait autour d’un seul objectif : le soutien indéfectible à l’action de la majorité municipale. Faut-il rappeler que tout cela s’est opéré sous le contrôle étroit de la direction nationale ? », écrivent encore les démissionnaires, mettant ainsi en cause le parti de Jean-Luc Mélenchon dans son ensemble.
Une conseillère exclue pour s’être abstenue lors du vote du budget
Le texte évoque ainsi le cas de Bernadette Richard-Finot, conseillère municipale exclue du Rassemblement citoyen, de la gauche et des écologistes « sur insistance d’un conseil PG coprésident du groupe du Rassemblement ».
Bernardette Richard-Finot a en effet choisi de s’abstenir lors du vote sur le budget 2017 et son fameux “plan de sauvegarde des services publics”. Elle a depuis créé, avec le conseiller municipal Guy Tuscher, le groupe Ensemble à gauche.
« Le Parti de gauche s’oppose aux travailleurs », jugent les démissionnaires
« Ce parti est en train de devenir dans l’Isère sous la conduite de responsables calculateurs, dissimulateurs, l’exact opposé de ce qu’il a proclamé en se constituant. Aujourd’hui, dans le département et avec la caution nationale, le PG s’oppose aux citoyens, aux syndicats, aux travailleurs », affirment enfin les signataires du texte pour conclure.
Ce sont 31 militants à ce jour qui ont démissionné du parti, nous indique Dominique Mulé, ancien Secrétaire départemental du PG38. Qui laisse entendre que le chiffre n’a pas fini d’évoluer, tandis que les dissidents démissionnaires ont d’ores et déjà mis sur pied un blog… plus “insoumis” que jamais.
FM