À la veille du vote sur le projet Cœurs de ville, cœurs de métropole, présenté au Conseil métropolitain ce vendredi 3 février, les contestataires ne sont pas seuls à vouloir se faire entendre. Un collectif d’habitants a ainsi adressé un courrier aux élus métropolitains de la majorité pour exprimer leur soutien au projet, sondage favorable à l’appui.
« Ces dernières semaines, nous avons été surpris de voir des opposants au projet CVCM, utiliser la presse (sic) et leurs positions associatives pour s’exprimer au nom de tous. En tant qu’habitants du quartier Championnet, De Bonne, Condorcet et Hoche, nous avons donc décidé de consulter les habitants par un questionnaire simple directement dans la rue Lakanal et en ligne pour connaître réellement leurs avis », écrit ainsi le collectif.
Un collectif par ailleurs modeste, comptant… six habitants des quartiers Championnet, De Bonne, Condorcet et Hoche. Ce qui ne l’empêche pas d’être actif (notamment sur Facebook ou Twitter) et d’aller à la rencontre des commerçants comme des habitants des quartiers concernés par le projet CVCM.
Les unions de quartier jugées non représentatives
« Comme on ne sait pas ce que pensent les gens, allons les interroger », résume Samuel Mennetrier, membre du collectif d’habitants. Union de quartier comme association des commerçants ne sont en effet pas jugés représentatifs. « On a voulu contribuer à l’union de quartier et on s’est retrouvé dans un groupe très fermé, juge Samuel. Il faut être dans la mouvance de ce que les gens pensent pour pouvoir parler et contribuer au projet. »
Résultat de cette démarche ? Un “sondage” instructif, malgré ses faiblesses méthodologiques. « On est conscient que ce n’est pas un échantillonnage et que la méthodologie est contestable », admet volontiers Samuel Mennetrier. Qui assure que les questions ont été posées avec un grand souci de neutralité.
Résultat des consultations : une majorité en faveur de la piétonnisation
Au final, 49 personnes ont été interrogées dans la rue Lakanal, et 52 se sont exprimées en ligne. Sans surprise, les personnes ayant fait l’effort d’aller sur Internet pour répondre sont les plus favorables à la piétonnisation…
Les résultats recueillis dans la rue sont plus nuancés. Il reste que, sur 49 personnes, dont une immense majorité d’habitants ou de commerçants, plus de la moitié dit ignorer le projet de réaménagement. Et la moitié “seulement” envisage la piétonnisation comme une solution adéquate. Les autres personnes privilégient soit le statu quo, soit la piste du trottoir agrandi, qui compte parmi les propositions de l’association des commerçants et de l’union de quartier.
La représentativité de l’association des commerçants contestée ?
« La proposition de l’Union des commerçants est loin d’être bête, elle est intéressante. Mettons-la elle aussi sur la place publique, et discutons-en entre 150 ou 200 personnes ! », plaide Samuel Mennetrier.
Le membre du collectif d’habitants affirme encore qu’une « dizaine de commerçants » du quartier ont également adressé une lettre, début décembre, au maire de Grenoble ainsi qu’aux présidents de la Métro et du SMTC. Ceci afin de se désolidariser des propositions de l’association des commerçants, en dénonçant notamment l’absence de concertation.
Samuel Mennetrier se défend enfin de toute collusion entre le collectif et la municipalité de Grenoble, et se considère surtout « en conflit avec l’Union de quartier ». « Mon seul moteur, c’est que les projets soient faits, que l’on fasse bouger les choses qu’on ne laisse pas tout tel quel. Notre angle, c’est de dire : “Au lieu d’être contre tout le temps, essayons d’exprimer des avis positifs et [de] faire les choses ensemble ! »
FM