DÉCRYPTAGE – Pour bouter la voiture hors du centre-ville, Grenoble pensait avoir trouvé la parade : fermer des routes aux automobilistes tout en révisant le plan de circulation. Las, le projet Cœurs de ville, cœurs de métropole ne passe pas. Chiffres contestés, études insuffisantes, périmètre limité… le ton monte à une semaine du vote, par les élus métropolitains, du projet qui vise à élargir le centre-ville piéton de la caserne de Bonne jusqu’aux quais de l’Isère.
Comme Paris avant elle avec ses voies sur berge, Grenoble s’apprête au travers de son projet Cœurs de ville, cœurs de métropole (CVCM) à fermer certaines de ses artères à la circulation automobile.
Comme dans la capitale, le projet, très contesté, et dont le coût est estimé à 10 millions d’euros, est au centre d’une bataille de chiffres.
D’un côté, les promoteurs du projet, Métro en tête, pour qui les 18 000 déplacements quotidiens en voiture en moins devraient se traduire par 20 000 déplacements à vélo en plus d’ici 2020*. De l’autre, ses détracteurs, à commencer par les commerçants et habitants du centre-ville regroupés dans le collectif « Grenoble à cœur », que le principe des vases communicants laisse plus que dubitatifs.
Quid des reports de circulation et de nuisances ?
Car, dans cette équation, il y a des inconnues : quid des reports de circulation et, avec eux, des reports de nuisances, pollution et bruit ? Évaporés dans la nature ? « Malgré le report modal, il restera toujours 9 000 véhicules par jour pas satisfaits par le plan de circulation », calcule Jean-Damien Mermillod Blondin, chef de file de l’opposition de droite métropolitaine au sein du groupe Métropole d’avenir, opposé depuis le début au projet porté par la Métro.
On aura donc, pour faire simple et en résumant, un boulevard Agutte Sembat coupé à la circulation automobile et qui deviendra, dans le prolongement de Lyautey, l’axe structurant vélos. Loin de l’« autoroute à vélos » puisqu’au final cinq cents mètres seront tracés, et encore moyennant cohabitation avec bus et taxis. Seront également interdites aux voitures, les rues République, Montorge et Lakanal. Quand le cours Berriat passera en sens unique et le boulevard Gambetta à deux voies.
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