Alors que se profilent, le 31 mars, la fin de la trêve hivernale et la reprise des expulsions locatives, le Dal 38 et L’Assemblée locataires, mal-logé.es et sans logement réclament la mise en place d’un arrêté anti-expulsions dans chacune des quarante-neuf communes de la Métropole de Grenoble.
Les deux associations réclament le gel de toutes les expulsions, que ce soit des logements, des squats, des terrains, en attendant que soit mis en place un relogement des personnes expulsées et la fin des poursuites judiciaires par l’État suite aux arrêtés municipaux déjà pris par plusieurs villes en France.
Dans un courrier adressé aux maires de communes de la Métropole mais aussi aux parlementaires de l’Isère, Droit au logement et L’Assemblée locataires, mal-logé.es et sans logement demandent si des dispositions ont été prises sur le territoire alors que des communes comme Bobigny, La Courneuve, Saint-Denis en région parisienne ou Vénissieux dans le Rhône ont pris des arrêtés anti-expulsions.
Les expulsions locatives : une pratique « massive et banalisée » ?
« Ce sont ici des choix politiques courageux, et une pratique municipale qui doit s’étendre, soulignent les deux associations. Même si ces arrêtés anti-expulsions sont systématiquement attaqués en justice par l’État à travers leurs représentants préfectoraux, ces prises de position permettent la construction d’un rapport de force vis-à-vis de la politique antisociale menée par le gouvernement. Pour faire exploser le statu-quo actuel, nous pensons que les communes de la Métro soit-disant opposées aux politiques du préfet devraient agir en ce sens et cessent de se défausser de leurs responsabilités et de se contenter de simplement déplorer l’état actuel des choses ».
Un million de jugements d’expulsion ont été rendus ces dix dernières années, frappant 10 % des locataires. Une pratique « massive et banalisée » qui, pour les deux associations, met non seulement en danger la vie des personnes expulsées mais alimente également la spéculation immobilière et la flambée des loyers.
« Alors que la précarité frappe plus durement que jamais des couches de la population de plus en plus larges, que les prix des loyers et des charges augmentent, que les allocations logement sont en baisse, jamais le coût du logement n’a pesé autant sur le budget des familles […]. Pourtant, le gouvernement refuse d’appliquer le droit de réquisition prévu dans la loi, qui permettrait, au vu du nombre de logements vacants dans les communes de la Métro, de loger les personnes dépourvues de logement ou expulsées », déplorent les associations.
PC