Dans un souci de transparence, la ville de Grenoble a rendu public le tableau des indemnités brutes perçues par les conseillers municipaux au titre de la totalité de leurs différents mandats électifs (municipal, métropolitain, départemental, régional ou encore européen). S’y ajoutent les indemnités versées par les “satellites” de la Ville ou de la Métropole.
Ainsi apprend-t-on, à titre d’exemple, qu’Éric Piolle, le maire de Grenoble, a perçu en décembre 2015 une indemnité nette mensuelle municipale de 3 063,75 euros, tandis que Fabien Malbet, adjoint au maire, empochait pour la même période 1 795,39 euros nets.
La dégressivité s’accentue encore un peu plus avec l’indemnité mensuelle nette de René de Céglié, conseiller municipal délégué, qui se monte quant à elle à 981,94 euros. En bas du tableau, un conseiller municipal de base comme Jérôme Soldeville doit, lui, se contenter de percevoir 271,76 euros nets.
Parmi les “multicartes”, Élisa Martin, Corinne Bernard…
Pour les élus “multi-cartes” titulaires d’autres mandats électifs, viennent s’ajouter le cas échéant les indemnités versées par la Métropole, le Département, la Région voire l’Europe pour ce qui concerne Mireille d’Ornano. Mais pas seulement puisque sont aussi comptabilisés les montants provenant des satellites de la Ville ou de la Métropole, notamment Gaz électricité Grenoble (GEG), Alpexpo, Innovia, Sages, le Syndicat mixte des transports en commun (SMTC)…
Un cas emblématique ? Celui d’Élisa Martin, la première adjointe, qui a ainsi cumulé 27 923,67 euros de la Ville, 9 579,72 euros de la Métropole, 6 824,40 euros du Bois Français (satellite) et 31 271,79 euros de la Région en 2015. Soit un total de 75 599,58 euros d’indemnités annuelles brutes*.
Corinne Bernard, adjointe en charge de la culture qui siège également à la Métro et au conseil régional, a quant à elle perçu la même année la somme de 67 896, 35 euros bruts*. De quoi casser le mythe qui voudrait que le mieux loti soit Éric Piolle, le maire de Grenoble. Ce dernier n’a en effet encaissé “que” 59 855,91 euros provenant de son mandat municipal et de son siège à la Métropole.
Le gagnant est ?
Pour autant, au palmarès, toutes collectivités ou satellites confondues, c’est Mireille d’Ornano, la présidente du groupe Front national et député européenne, qui l’emporte haut la main en totalisant 106 866,43 euros d’indemnités (municipales, métropolitaines et européennes).
La publication de ces chiffres est également l’occasion pour la municipalité de rappeler que, lors du conseil municipal du 14 avril 2014, elle avait pris la décision de baisser de 25 % l’enveloppe des indemnités des élus. Mais pas seulement puisqu’elle avait limité à 500 euros nets mensuels les indemnités à la présidence d’organismes extérieurs et supprimé les jetons de présence distribués aux élus municipaux dans ces mêmes organismes.
C’était d’ailleurs ce qu’avait promis le candidat Éric Piolle avec l’engagement de campagne numéro 19 : « Diminuer les indemnités d’élus, réaliser le non-cumul des mandats ».
JK
* Les chiffres cités sont les montants bruts relatifs aux indemnités 2015. Les deux élues qui étaient au Conseil régional à ce moment-là ne le sont plus.