TROIS QUESTIONS À – Camille Lacourt, arrivé 5e aux Jeux de Rio sur 100 m dos, était la tête d’affiche du 2e Open des Alpes de natation à la piscine du campus de Saint-Martin‑d’Hères. Après avoir remporté samedi 26 novembre le 50 m dos devant l’Échirollois Jordan Pothain, le licencié du Cercle des nageurs de Marseille, 31 ans, a doublé la mise dimanche 27 novembre en s’adjugeant le 100 m dos. Camille Lacourt a placé la saison 2016 – 2017 – sa dernière dans les bassins – sous le signe du plaisir… pour lui comme pour les spectateurs.
Vous n’avez pas participé aux championnats de France en petit bassin la semaine dernière à Angers. Vous n’êtes donc pas qualifié pour les Mondiaux de Windsor, au Canada, du 6 au 11 décembre. Qu’est-ce qui vous a convaincu de venir nager lors de cet Open des Alpes ?
Camille Lacourt : C’est l’ami de mon entraîneur qui l’organisait, donc quand il m’a demandé de venir, je l’ai fait avec plaisir. Quand j’étais jeune, j’adorais faire des meetings où il y avait des membres de l’équipe de France. Maintenant, les rôles sont inversés. C’est à moi de venir nager avec les jeunes, c’est cool.
Ça faisait longtemps que je n’avais pas participé à ce genre de rencontres (régionales).
Quand on vise vraiment le très, très haut niveau, nos meetings sont vraiment programmés, le programme est millimétré. On n’a pas trop le temps de venir s’amuser dans des événements comme ça, surtout vu la distance de Marseille. C’est un peu une redécouverte pour moi.
C’est vraiment très cool, les gens sont sympas. J’espère avoir réussi à donner du plaisir à tout le monde.
Est-ce que ça vous stimule de nager avec des nageurs plus jeunes que vous ?
C.L. : Non, ça ne me stimule pas vraiment. Le côté agréable, c’est de voir un peu les étoiles dans les yeux des jeunes qui me voient nager ou avec qui je m’échauffe dans la même ligne (d’eau dans le bassin). Pour ce qui est de la compétition, ce ne sont pas forcément des objectifs très hauts. Il s’agit plutôt de prendre du plaisir et d’essayer d’en donner.
Cette saison, je nage moins, je vais nager différemment. On verra au fur et à mesure de la saison pour les objectifs.
Je fais du sport mais pas beaucoup de natation. Dans une piscine, pour faire du sprint [des distances courtes, ndlr], c’est OK. Pour faire du 100 m (dos), ça commence à être un peu long mais c’est rigolo.
Au Cercle des nageurs de Marseille, il y a un petit jeune [Oleg Garasymovytch, champion de France du 200 m dos il y a une semaine à Angers, et 3e sur 100 m dos, ndlr] qui aime bien “jouer”. Je me suis dit que ça serait sympa de le faire au 100 m dos (à l’Open des Alpes). Sans trop m’entraîner, c’est un peu plus compliqué donc c’est l’assurance d’avoir plus de bagarre. C’est ça qui est sympa.
Cette saison post-JO semble être placée sous le signe du plaisir. Est-ce le leitmotiv pour vous ?
C.L. : Oui, et reconversion aussi, parce qu’il s’agit de ma dernière année. Je ne me prends pas la tête. J’ai juste envie de prendre du plaisir. L’après-carrière ? Je vais faire des séminaires en entreprise, évoquer les parallèles, nombreux, entre ce monde et celui du haut niveau. C’est quelque chose qui m’intéresse et qui est plutôt cool à faire.
Propos recueillis par Laurent Genin