Les salariés du 115 de l’Isère seront en grève mardi 8 novembre pour protester contre leur manque de moyens et contre les critères d’hébergement imposés par la préfecture et la Direction départemental de la cohésion sociale (DDCS) qu’ils jugent de plus en plus restrictifs.
« Le nombre total de places disponibles chaque jour sur le département est dérisoire par rapport au nombre de demandes d’hébergement, avec un taux de refus situé toute l’année entre 95 % et 100 % faute de places disponibles », fait savoir l’équipe du 115 dans une lettre ouverte, soulignant que « de plus en plus de personnes et de familles vivent à la rue, dans des squats et dans des bidonvilles dans des conditions de vie inacceptables ».
Les salariés dénoncent également un « accès à l’urgence arbitrairement hiérarchisé et largement discriminatoire ». En ligne de mire : les critères de la DDCS, se basant sur la maladie – une intrusion dans la vie privée des personnes, juge le 115 – ou les ressources.
Souffrance des salariés liée à une « perte de sens »
Mais les salariés du 115 mettent également en avant leur propre souffrance. « Le 115 n’orientant plus, il n’est qu’un simple observatoire de la misère qui a pour fonction de gérer la pénurie », notent-ils. « Cette perte de sens se matérialise par de fréquents arrêts de travail pour cause de maladie et un turn-over important. »
Le 115 demande donc la fin des critères « discriminatoires », la création de plus de places d’hébergement, mais également une refonte de ses missions. Le mouvement de grève se traduira notamment par le boycott du lancement de la campagne hivernale 2016 – 2017 organisé par la DDCS mardi 8 novembre à 14 h 30 à Grenoble.
Le malaise est fréquent au sein des équipes du 115, confrontées toute l’année à une très forte demande d’hébergements. En 2014, les salariés faisaient déjà grève, dénonçant là encore des critères arbitraires et le manque de moyens alloués.