La Ferme des Délices de Belledonne. © Mon beau terroir

Redécouvrir les visites à la ferme avec la pla­te­forme Mon Beau Terroir

Redécouvrir les visites à la ferme avec la pla­te­forme Mon Beau Terroir

FOCUS – Envie d’une sor­tie ori­gi­nale, péda­go­gique et inter­ac­tive pen­dant les vacances de la Toussaint ou tout au long de l’an­née ? C’est désor­mais pos­sible en quelques clics, grâce à la pla­te­forme Mon Beau Terroir pro­po­sant des visites à la ferme. Rencontre avec Antoine Laudet, fon­da­teur de la star­tup et pion­nier d’un tou­risme novateur…

Les sorbets bio Caresse & Caline de la Ferme des Délices de Belledonne. © Mon beau terroir

Les sor­bets bio Caresse & Caline de la Ferme des Délices de Belledonne. © Mon beau terroir

Visiter une safra­nière dans le Grésivaudan, traire des vaches et dégus­ter des sor­bets bio.… C’est désor­mais pos­sible avec la pla­te­forme Mon Beau Terroir. Le prin­cipe est simple : les futurs visi­teurs loca­lisent un pro­duc­teur, « émettent un choix de réser­va­tion » pour une visite-dégus­ta­tion en fonc­tion des cré­neaux pro­po­sés et paient le prix déter­miné préa­la­ble­ment par le pro­duc­teur. Ils ne sont débi­tés que lorsque celui-ci confirme la réservation.

L’objectif est double : créer un « sys­tème pra­tique » pour les pro­duc­teurs, d’une part, et pour les clients, d’autres part, en sor­tant des « sites annuaires », grâce à un ser­vice de qua­lité et une pla­te­forme facile d’u­ti­li­sa­tion. Un tou­risme d’un nou­veau genre créé à l’i­ni­tia­tive d’Antoine Laudet.

« Visiter, dégus­ter, partager »

La devise de Mon Beau Terroir est simple : « Visiter, dégus­ter, par­ta­ger ». Visiter en toute séré­nité pour décou­vrir et com­prendre « l’en­vi­ron­ne­ment de tra­vail » des pro­duc­teurs sans les déran­ger. Profiter d’une dégus­ta­tion, bien évidemment.

© Mon beau terroir

© Mon beau terroir

Mais sur­tout par­ta­ger pour « recon­nec­ter les gens » et per­mettre aux visi­teurs d’é­chan­ger avec les pro­duc­teurs « sur une pas­sion com­mune », sou­ligne Antoine Laudet. « Il existe beau­coup d’i­ni­tia­tives locales pour ache­ter : mar­chés de pro­duc­teurs locaux, Amap, la Ruche qui dit oui ! »

« Nous, on n’in­ter­vient pas sur l’a­chat, mais sur l’ex­pé­rience », sou­tient le fon­da­teur de la pla­te­forme. Et d’a­jou­ter : « Ce qui nous inté­resse, c’est de faire un sys­tème équi­table d’é­change ». Sans oublier la valo­ri­sa­tion des pro­duc­teurs de la région Rhône-Alpes-Auvergne et de leur « savoir-faire ». Le concept séduit : près de 75 amou­reux de la ferme ont effec­tué des visites en août 2016, mois du lan­ce­ment de la star­tup. Et sur­tout, une tren­taine de pro­duc­teurs ont accepté de « jouer le jeu ».

© Mon beau terroir

© Mon beau terroir

Les exploi­tants sont d’ailleurs triés sur le volet, selon les cri­tères éta­blis par la charte Mon Beau Terroir. Ils doivent être ins­crits à la MSA [la sécu­rité sociale agri­cole, ndlr], pra­ti­quer une « agri­cul­ture res­pec­tueuse de l’en­vi­ron­ne­ment et du bien-être ani­mal » et la pro­duc­tion doit être « l’ob­jet de [leur] exploi­ta­tion », entre autres. Même s’ils ne pro­duisent pas tous en bio, nombre d’entre eux font par­tie du réseau des Fermes de Belledonne dont la Charte pré­voit que chaque « pro­duc­teur adhère à l’un des deux cahiers des charges sui­vants : “Agriculture bio­lo­gique” et/ou “Bienvenue à la ferme” ».

Avec Mon Beau Terroir, Antoine Laudet entend faire de la région Rhône-Alpes un labo­ra­toire du tou­risme agri­cole. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard s’il a décidé d’y implan­ter son acti­vité. L’intéressé évoque plu­sieurs rai­sons : une « belle diver­sité agri­cole », une région « tou­ris­tique en hiver et en été », la pré­sence de foyers urbains alen­tours avec Lyon et Chambéry, la beauté de la région et la sym­pa­thie de ses habitants.

Devenir pion­nier du « tou­risme agricole »

A 33 ans, le fon­da­teur du site Antoine Laudet, s’est lancé dans l’a­ven­ture après des études et plu­sieurs expé­riences en Rhône-Alpes dans le monde agri­cole, même s’il recon­naît ne pas en être issu.

Antoine Laudet, fondateur de Mon Beau Terroir. DR

Antoine Laudet, fon­da­teur de Mon Beau Terroir. DR

Sollicité à de nom­breuses reprises par des amis dési­reux de connaître une ferme ou un domaine viti­cole, l’en­tre­pre­neur s’est alors « rendu compte que pas mal de gens vou­laient aller à la ferme, goû­ter des vins mais [qu’ils] ne savaient pas où aller ni à quel moment ». Il y a peut-être « quelque chose à creu­ser », une oppor­tu­nité de « créer une nou­velle offre de tou­risme agri­cole », s’est-il dit.

Après avoir visité une cin­quan­taine de fermes pour « com­prendre la visite à la ferme du côté exploi­tant », Antoine Laudet dresse le constat sui­vant : « Tous les pro­duc­teurs n’ont pas voca­tion à rece­voir. Mais ceux qui ont éven­tuel­le­ment envie de rece­voir, qui reçoivent déjà ou qui ont reçu » trouvent l’exer­cice « chro­no­phage » et non rentable.

Antoine Laudet, à Chamrousse. DR

Antoine Laudet, à Chamrousse. DR

Les prin­ci­paux obs­tacles ren­con­trés : « gérer la com­mu­ni­ca­tion, l’emploi du temps. Les gens appellent et ne viennent pas ou ils viennent, passent beau­coup de temps » et fina­le­ment « n’a­chètent rien ». Mon Beau Terroir leur sim­pli­fie la tâche : les pro­duc­teurs fixent le prix d’une visite et le nombre de visi­teurs qu’ils sou­haitent accueillir. A chaque réser­va­tion, une com­mis­sion payée par les clients revient au site. « Il n’y pas de frais d’a­bon­ne­ment ni pour le client, ni pour le pro­duc­teur », sou­ligne Antoine Laudet.

Grenoble, Chamrousse, Chambéry, Uriage, Allevard… Le pro­jet a jus­qu’ici sus­cité l’en­thou­siasme de plu­sieurs offices de tou­risme. Le sou­tien est plus timoré du côté des col­lec­ti­vi­tés locales, l’im­ma­tri­cu­la­tion de la boîte aux lettres de la star­tup à Paris jouant peut-être en sa défa­veur, même si l’ac­ti­vité se trouve en Rhône-Alpes. Pour l’heure, il ne reste plus qu’à trou­ver des fonds, l’en­tre­pre­neur sou­hai­tant à long terme étendre le concept au niveau national.

Alexandra Moullec

Le ter­roir à l’hon­neur avec Mon Baluchon

L’entrepreneuriat local se porte plus que bien. La Bonne Pioche, L’Eléfàn, Mon Beau Terroir… Les pro­jets poussent comme des cham­pi­gnons dans la région. Une ini­tia­tive, lan­cée offi­ciel­le­ment en octobre 2016, a éga­le­ment le vent en poupe : Mon Baluchon.

Tiffany Garcia, créatrice de la plateforme Mon Baluchon. DR

Tiffany Garcia, créa­trice de la pla­te­forme Mon Baluchon. DR

Le prin­cipe : pro­po­ser un balu­chon men­suel d’une tren­taine d’eu­ros com­pre­nant quatre à cinq pro­duits locaux. Bière du temps, escar­gots de Chartreuse, noix… entre autres.

La pla­te­forme a été ini­tiée en 2015 par Tiffany Garcia, alors étu­diante à l’Institut d’ad­mi­nis­tra­tion des entre­prises (IAE) de Grenoble en mas­ter mar­ke­ting, à l’oc­ca­sion d’un pro­jet d’études.

« Amoureuse de [sa] région », pas­sion­née de mon­tagne et des pro­duits régio­naux, la jeune femme de 25 ans a alors pour­suivi le pro­jet afin de « valo­ri­ser les pro­duc­teurs de la région et leur savoir faire » et de « mettre en avant des pro­duits faits de manière traditionnelle ».

Une offre d’a­bon­ne­ment sera pro­po­sée sur le site à la mi-novembre. Avec de nou­veaux thèmes : balu­chons repas gour­mand et balu­chon goû­ter. Sans oublier une offre spé­ciale pour les fêtes, avec un balu­chon de Noël. Au menu : bières de Noël, noix pra­li­nées, ter­rine de canard, foie gras et bien d’autres surprises.

AM

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