Les parlementaires communistes et du Front de gauche ont déposé à l’Assemblée nationale et au Sénat une proposition de loi demandant la re-nationalisation des concessions d’autoroutes. Et mènent campagne depuis deux ans pour dénoncer le « racket des sociétés concessionnaires au détriment des usagers ». Lundi, ils seront dès 7 h 30 porte de France à Grenoble pour distribuer des tracts en ce sens et expliquer leur action.
« Les usagers des autoroutes ne sont pas là pour satisfaire aux appétits financiers du Cac 40 », dénonce la fédération départementale du Parti communiste dans un communiqué. « En 2005, les concessions d’autoroutes ont été totalement privatisées par un gouvernement de droite pour financer, déjà, le remboursement de la dette publique. Ce sont les groupes Eiffage, Vinci et consorts, qui ont racheté ces concessions. Depuis, les péages n’ont eu de cesse d’augmenter. Sur 100 euros de péage versés, ce sont entre 20 et 24 euros qui vont directement dans les poches des actionnaires. Et le gouvernement voudrait encore que les concessions soient prolongées ! »
Un plan de relance autoroutier qui date de 2015
En mars 2015, un groupe de travail parlementaire avait écarté toute reprise en main des concessions ou baisse des tarifs. A la place, un plan de relance autoroutier signé en septembre 2015 entre le gouvernement et les principaux concessionnaires autoroutiers, était mis en place. Il signait le coup d’envoi à un programme d’investissement privé de 3,27 milliards d’euros, pris en charge par les sociétés en échange d’un allongement de leurs concessions.
A Grenoble, l’élargissement à deux fois deux voies de l’A480 sur 7 kilomètres entre Saint-Egrève et Pont-de-Claix pour 300 millions d’euros permet ainsi à Area de rallonger la durée de sa concession de deux ans et demi.