REPORTAGE VIDÉO – Pour sa 5e édition, Jour et nuit a investi, du 9 au 11 septembre, différents lieux insolites ou patrimoniaux de Grenoble. Grande nouveauté, le festival était cette année quasi gratuit. L’occasion pour beaucoup de découvrir à peu de frais différents courants musicaux et notamment les musiques électroniques. Tout comme, autre innovation, l’art numérique à travers un parcours gratuit parsemé d’installations sonores et visuelles.
Imaginez-vous en train d’écouter de la musique électronique techno, house voire disco ou de la musique soul ou encore funky nonchalamment installé dans une chaise longue mise à votre disposition sur les pelouses de l’esplanade du musée. A moins que vous ne préfériez danser sur les mix des DJ ?
Qu’importe ! Toujours est-il que c’est bien ainsi qu’ont débuté les soirées proposées par l’organisation du festival Jour et nuit durant trois belles journées d’été marquées par une météo au beau fixe. Les inconditionnels, les vrais mordus, pouvaient quant à eux prolonger leur plaisir avec les fameuses nuits blanches qui se déroulaient dans des lieux aussi insolites que le club dit « caché » du Palais des sports ou bien encore la cafétéria – La Cafet” – du Rabot.
Cette année encore le festival organisé par l’association Mixlab et la Belle Électrique n’aura pas dérogé à tout ce qui contribue, au fil des ans, à en faire l’événement musical incontournable de la rentrée. Convivialité, découvertes ou valeurs sûres, il y en avait pour tous les goûts.
« Nous sommes passés sur du 90 % gratuit »
« La particularité de cette année c’est que nous sommes passés sur du 90 % gratuit », se félicite Frédéric Lapierre, le directeur de la Belle Électrique. De fait, les rendez-vous les plus importants de cette 5e édition, ceux qui ont rassemblé le plus de monde, étaient gratuits. « Finalement, sur toute la durée du festival, nous n’avons eu que quatre événements payants, trois de nuit et une boum pour les enfants au tarif “psychologique” de cinq euros », énumère le directeur.
Si le fait d’investir des lieux atypiques constituait le fil rouge du festival Jour et nuit, cette quasi-gratuité, Frédéric Lapierre l’assure, est bien une des spécificités majeures de cette édition.
Autre nouveauté : le parcours d’art numérique installé ce samedi 10 septembre dans des lieux patrimoniaux emblématiques du quartier Saint-Laurent, où cinq artistes et collectifs ont proposé au public des installations sonores ou visuelles.
« L’art numérique est l’un des absents du projet culturel de la Belle Électrique. Si nous le mettons bien en valeur à travers la scénographie de la scène électro, on le voit moins sur l’action culturelle », confesse Frédéric Lapierre. Et de poursuivre. « Nous avions envie de mettre en valeur cette facette de notre projet. Ce parcours numérique nous permet de donner les moyens à des artistes locaux ou d’ailleurs en France de produire une œuvre dans le cadre du festival, contribuant ainsi à ce que ce ne soit pas un festival uniquement musical. »
De quoi exciter notre curiosité. C’est pourquoi nous avons joué le jeu et sommes partis sur ce parcours à la rencontre des cinq artistes et collectifs pour en ramener quelques images.
Reportage Joël Kermabon
Les arts numériques, un vecteur d’éducation de notre siècle
Quels sont les objectifs que poursuivent conjointement l’association Mixlab et la grosse machine qu’est la Belle Électrique vis-à-vis des musiques électroniques ? « La partie émergée de l’iceberg, la plus visible, c’est la diffusion, les concerts, les soirées électro. Après, ce qui donne du sens à notre projet c’est évidemment la ligne artistique mais aussi comment nous faisons de la médiation et comment nous participons à ce que les gens puissent se cultiver dans une atmosphère festive », explique avec conviction Frédéric Lapierre.
L’éducation des plus jeunes et des “publics éloignés” – le directeur nous avoue ne pas aimer le terme – n’en est pas oubliée pour autant. Elle s’avère même indispensable, selon lui.
« Cette éducation passe évidemment par la musique mais aussi par les arts numériques qui sont des vecteurs ludiques, pratiques… et surtout de notre siècle », conclut-il.
Joël Kermabon