REPORTAGE VIDÉO – L’équipe éducative du collège Vercors est en grève depuis le 5 septembre, jour de la rentrée scolaire. Notamment en cause, la suppression prévue de deux postes de surveillants, alors même que l’établissement accueille cinquante élèves supplémentaires cette année. Une situation qui indigne d’autant plus parents d’élèves et enseignants que le collège fait partie du Réseau d’éducation prioritaire. Et qui a conduit le rectorat à faire machine arrière ce jeudi 8 septembre.
« Mais où ont-ils appris à compter ? Maintenant, il est plus facile de soustraire que d’additionner ! », s’indigne l’équipe éducative du collège Vercors. Ses enseignants, en grève depuis le lundi 5 septembre, se sont inquiétés de la suppression de deux postes de surveillants, alors même que les effectifs de l’établissement ont augmenté. En effet, le collège Vercors recense cette année cinquante élèves de plus que l’an dernier.
Massivement soutenue par les parents d’élèves, l’équipe éducative a vivement dénoncé ce curieux calcul de l’administration induisant des suppressions d’autant plus incompréhensibles qu’il s’agit d’un établissement intégré au Réseau d’éducation prioritaire (Rep). A savoir un établissement accueillant un public spécifique, confronté de manière chronique à un « manque criant de personnels en vie scolaire ». Une décision surprenante à l’heure où Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’Éducation nationale, annonce vouloir mettre le paquet sur l’éducation prioritaire et insiste sur la sécurité des élèves…
« Les incidents vont se multiplier dans les couloirs »
« Nous ne comprenons pas. Nous sommes situés dans une zone urbaine sensible qui a l’indice de précarité le plus fort de Grenoble. Si nous n’avons pas suffisamment de surveillants, nous savons très bien que les incidents vont se multiplier dans les couloirs ou la cour de récréation et nous n’allons pas pouvoir fonctionner du tout », s’est inquiétée, ce mercredi 7 septembre, Christelle Blanc-Lanaute, professeur de français membre du Syndicat national des enseignements de second degré (Snes).
Sur les quatre surveillants assurant la sécurité et la discipline dans l’établissement l’année dernière, seuls deux seraient restés. Tout comme au Collège olympique qui a perdu deux postes de surveillants.
« Nous soutenons les enseignants. C’est dommage d’en arriver là, d’être obligés de faire grève, que les enfants ne puissent pas aller en cours », regrettait quant à lui ce mercredi Cyril Zorman, un parent d’élève.
L’équipe éducative réclamait de surcroît la création d’un demi-poste supplémentaire de surveillant pour pallier l’accroissement des effectifs, ainsi que l’augmentation de la quotité de travail à temps plein des personnels accompagnant les élèves en situation de handicap. Mais aussi la titularisation d’un agent technique territorial et l’affectation à temps plein d’un agent technique polyvalent.g
Un grand rassemblement devant le rectorat
Autant de raisons qui ont renforcé la détermination des parents et des enseignants qui appelaient ce mercredi 7 septembre à un grand rassemblement devant le rectorat de l’académie de Grenoble. Avant qu’une délégation ne soit reçue, en début d’après-midi, par les services de l’inspection académique.
Retour en images.
Reportage Joël Kermabon
Les services sont finalement revenus, ce jeudi 8 septembre, sur la suppression des deux postes de surveillants « en grattant les fonds de tiroirs », ont-ils déclaré à la délégation. On en revient donc à la situation qui prévalait l’année dernière. Un premier motif de satisfaction qui n’a pas empêché l’équipe éducative de reconduire, à l’unanimité, son mouvement de grève ce jeudi 8 septembre. La revendication d’un demi-poste supplémentaire pour faire face à l’accroissement de l’effectif cette année reste en effet en suspens.
L’équipe a par ailleurs contacté les services du ministère de l’Éducation nationale afin d’obtenir une audience auprès de la ministre Najat Vallaud-Belkacem. Elle se tient prête à monter à Paris dès ce vendredi 9 septembre pour la rencontrer.
Joël Kermabon