Les restrictions de circulation se durcissent dans l'agglomération. Premiers concernés, les véhicules de livraison. Mais Grenoble pousse à la roue.

Les véhi­cules de livrai­son pol­luants ban­nis du centre-ville dès 2017

Les véhi­cules de livrai­son pol­luants ban­nis du centre-ville dès 2017

FOCUS – Dès jan­vier 2017, les livreurs devront mon­trer patte blanche pour pou­voir ache­mi­ner leurs mar­chan­dises jusque dans le centre-ville de Grenoble. Les véhi­cules de livrai­son les plus pol­luants devront en effet res­ter aux portes de la ville. Et, d’ici 2020, ce sont tous ceux rou­lant au die­sel qui seront bannis.

À comp­ter de jan­vier 2017, les véhi­cules de livrai­son les plus pol­luants ne pour­ront plus accé­der au cœur de Grenoble. Ils devront lais­ser leurs mar­chan­dises aux portes de la ville, dans l’un des deux centres de dis­tri­bu­tion urbaine char­gés ensuite de les répartir.

livraison d'un camion en double-file en ville. © Transfrigoroute France

Livraison d’un camion en double-file en ville. © Transfrigoroute France

Dans six mois, fini donc les véhi­cules légers mis en cir­cu­la­tion avant sep­tembre 1997 et les poids lourds d’avant sep­tembre 2001 qui vou­dront livrer leurs mar­chan­dises intra-muros. C’est l’une des mesures phares qui va être mise en place dans le cadre du plan d’action pour une logis­tique urbaine durable de la métropole.

Objectif : dimi­nuer la pol­lu­tion atmo­sphé­rique. En effet, le fret repré­sen­te­rait 10 % des émis­sions de gaz à effet de serre et 24 % des émis­sions d’oxydes d’a­zote. Si, dans un pre­mier temps, ce sont les véhi­cules les plus anciens qui sont visés, d’ici 2020, tous les véhi­cules de livrai­son die­sel seront dans le col­li­ma­teur de la Métro et du Syndicat mixte des trans­ports en com­mun (SMTC).

9 à 15 % des dépla­ce­ments liés au trans­port de marchandises

Tous les jours, pas moins de 37.000 livrai­sons sont effec­tuées à l’intérieur de la métro­pole. Le trans­port de mar­chan­dises repré­sen­te­rait ainsi entre 9 et 15 % des dépla­ce­ments de véhi­cules, dont 40 % s’effectuent vers ou depuis le centre-ville de Grenoble. Et avec le com­merce en ligne et le “drive”, ces chiffres ne sont pas près de diminuer.

L’objectif des centres de dis­tri­bu­tion urbaine est donc de dimi­nuer ces flux. Et de décon­ges­tion­ner le centre-ville, notam­ment aux heures de pointe des livrai­sons, de 10 à 11 heures et de 16 à 17 heures. Les mar­chan­dises seront donc cen­tra­li­sées sur des pla­te­formes, puis triées avant d’être redis­tri­buées au moyen de véhi­cules plus propres et plus adap­tés au milieu urbain. Et vice-versa.

Circulation automobile rue Lesdiguières à Grenoble. © Séverine Cattiaux - placegrenet.fr

© Séverine Cattiaux – pla​ce​gre​net​.fr

Car le sys­tème fonc­tion­nera aussi dans le sens inverse. Il assu­rera au retour la col­lecte des mar­chan­dises sur la zone cou­verte, pour ensuite les retour­ner aux transporteurs.

Sur le papier, le dis­po­si­tif paraît sédui­sant. De nom­breuses villes l’ont d’ailleurs adopté, comme Annecy ou Saint-Étienne.

A Grenoble, un appel à mani­fes­ta­tion d’intérêt (AMI) per­met­tra de choi­sir le pres­ta­taire qui sera en charge de la mise en place du pre­mier centre de dis­tri­bu­tion urbaine. Lequel devrait voir le jour en décembre 2016.

Avec, à terme, l’idée de bel et bien ban­nir le die­sel du centre-ville. Place au tout-élec­trique ? « On pense sou­vent qu’il suf­fi­rait de pas­ser de véhi­cules pol­luants à des véhi­cules élec­triques, sou­ligne Jérôme Dutroncy, vice-pré­sident délé­gué à l’environnement à la Métro. Évidemment, il faut tra­vailler sur le parc, mais aussi sur la réor­ga­ni­sa­tion de ce tra­fic ».

La régle­men­ta­tion va donc être repen­sée aussi. Entre autres mesures qui doivent être sou­mises à concer­ta­tion. Coup d’envoi des pour­par­lers le 7 juillet 2016…

Patricia Cerinsek avec Julien Deschamps

DEMAIN, LES MARCHANDISES PRENDRONT-ELLES LE TRAM ?

Depuis 2013, Grenoble-Alpes Métropole et le SMTC se concertent autour de la ques­tion des flux de mar­chan­dises, ras­sem­blant autour d’eux une cen­taine d’ac­teurs publics et pri­vés concer­nés par les acti­vi­tés logis­tiques. Après plu­sieurs mois de tra­vail, un plan d’ac­tions a été signé en jan­vier 2015.

Véhicule de livraison pour des repas de la cantine d'une école juive. © Elodie Rummelhard - placegrenet.fr

Livraison de repas à Grenoble. © Élodie Rummelhard – pla​ce​gre​net​.fr

Seize grandes actions ont été ciblées. Outre la créa­tion des centres de dis­tri­bu­tion urbaine, le plan pré­voit de se pen­cher sur la règle­men­ta­tion des livrai­sons en centre-ville. Mais aussi de créer des outils d’ob­ser­va­tion et de suivi du trans­port de mar­chan­dises ou encore de valo­ri­ser les métiers de la logis­tique urbaine.

Un schéma des équi­pe­ments logis­tiques est éga­le­ment dans les car­tons, tout comme l’i­dée d’en­cou­ra­ger les bonnes pra­tiques. Voire de déca­ler les horaires de livrai­son, his­toire de décon­ges­tion­ner le centre-ville aux heures de pointe.

La logis­tique serait ainsi inté­grée dans les docu­ments d’ur­ba­nisme. Enfin, point d’orgue du plan, ses ini­tia­teurs envi­sagent de se pen­cher sur le « report vers des alter­na­tives à la route ». Le tram ?

Patricia Cerinsek

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