FOCUS – La « ruche aux projets », deuxième étape du budget participatif 2016 de Grenoble a réuni, le 21 mai dernier à Alpexpo, quelque 95 porteurs de projet… et 102 Grenoblois. L’enjeu : présélectionner trente projets. Retour sur une journée placée sous le signe de la démocratie locale.
Création d’une monnaie locale, mise en place de vélobus, installation de pigeonniers contraceptifs…
Voilà quelques-uns des 154 projets qui ont été présentés à Alpexpo le 21 mai dernier à l’occasion de la « Ruche aux projets ».
Un dispositif qui, selon l’article 1 de son règlement, permet « aux résidents grenoblois de plus de seize ans de proposer l’affectation d’une partie du budget d’investissement, sur la base de projets citoyens ».
Quelque 95 porteurs de projet et 102 Grenoblois en ont ainsi sélectionné trente, dans des domaines très variés : économie, culture, sports, mobilité, solidarité, loisirs, patrimoine, nature en ville, avec une tendance significative pour l’aménagement de l’espace public.
Charge ensuite aux services municipaux de vérifier la faisabilité technique, juridique et financière de ces trente projets durant l’été. Puis ces derniers seront soumis une dernière fois au vote des Grenoblois entre les 10 et 15 octobre prochains. Au final, seuls sept d’entre eux se partageront une enveloppe globale de 800.000 euros répartie en six “petits” projets de moins de 100.000 euros et un “gros” projet de plus de 100.000 euros.
Une participation décevante
« Beaucoup d’initiatives étaient nécessaires pour redonner le pouvoir d’agir à tous les habitants », se félicite Éric Piolle, le maire de Grenoble. « Il y a une diversité de propositions plus riche peut-être que ce qui est pensé d’habitude lorsqu’il est pensé d’en haut. »
Une réussite également pour Pascal Clouaire, adjoint à la Démocratie locale. Qui ne manque pas de souligner le « bel équilibre » des projets, tant sur le plan de leur répartition géographique – des Eaux-Claires à Abbaye-Jouhaux en passant par le centre-ville – que des personnes qu’ils mobilisent : femmes, hommes, jeunes, seniors, professionnels et amateurs.
En marge du discours officiel, la participation s’avère toutefois décevante. Sur les 154 porteurs de projets qui devaient participer à la « Ruche », seuls 95 avaient ainsi fait le déplacement. Au final, 197 personnes (porteurs de projet et habitants) ont pris part au vote, sans compter une trentaine de personnes de la Ville ou chargée à l’animation.
La faute au beau temps, aux ponts de mai ou au choix d’Alpexpo un peu excentré par rapport à l’année passée ? Toujours est-il que pour une journée qui se voulait le symbole de la démocratie locale, on pouvait s’attendre à davantage de mobilisation citoyenne. L’an dernier, 190 citoyens – dont 90 porteurs de projet – avaient pris part à la première « Ruche aux projets ».
Pour favoriser la participation du plus grand nombre avant le vote final, la Ville a toutefois apporté plusieurs améliorations au dispositif : des temps d’information et d’échanges sont prévus, en lien avec les porteurs de projet et les conseils citoyens indépendants volontaires ; la durée de votation citoyenne a été étendue de deux à cinq jours ; enfin, de nouveaux lieux de vote tels que les maisons des habitants vont être déployés.
Ces mesures seront-elles suffisantes pour passer le cap des mille lors de la votation finale, alors que 998 Grenoblois s’étaient retrouvés à l’Hôtel de ville en 2015 ? Réponse en octobre prochain.
Alexandra Moullec
Plus d’informations sur le site de la ville de Grenoble.
QUELQUES CHIFFRES
• 344 millions d’euros : le budget global 2016 de la Ville.
• 88 millions d’euros : les dépenses d’investissement prévues.
• 5 % : le budget annuel consacré au budget participatif par Montreuil, Paris et Rennes, contre 0,23 % par Grenoble. Peut mieux faire…
N.B. : Les chiffres de fréquentation ont été actualisés mardi 31 mai à 18 heures, en fonction de nouveaux éléments fournis par la ville de Grenoble.