Arash Sarkechik DR

Arash Sarkechik : “Pour Pan, j’essaie d’être à la croi­sée des cultures”

Arash Sarkechik : “Pour Pan, j’essaie d’être à la croi­sée des cultures”

BLOG CULTURE ET SPECTACLES – Pan, le groupe du multi-ins­tru­men­tiste Arash Sarkechik, sera le 26 mars sur la scène de La Salle Noire à Grenoble. Rencontre des genres et des influences, les créa­tions de Pan se nour­rissent avant tout de poé­sie. Arash Sarkechik nous parle de son groupe, de ses pro­jets en solo et du pay­sage musi­cal local. 

Entretien mené par Cynthia Narese et Léa Chorot*

Le groupe Pan. DR

Le groupe Pan. Au centre, Arash Sarkechik. DR

Comment s’est monté le groupe Pan ?

Il y a trois ans, j’ai eu envie de créer un pro­jet per­son­nel. Au début, j’é­tais seul en stu­dio et à la mai­son. Puis Didier Boucher, gui­ta­riste, et Touma, à la bat­te­rie, m’ont rejoint.

Je dirige l’équipe. Mais on met un réper­toire en com­mun pour la scène.

Récemment, j’ai engagé un qua­trième musi­cien aux machines. Car, jusqu’à main­te­nant, je devais mani­pu­ler plein de choses en même temps sur la scène. Je per­dais donc un peu de pré­sence vis-à-vis du public.

Quelles sont vos influences musicales ?

Elles sont très variées, je suis récep­tif à tout ce qui est chan­son poé­tique, type Bashung ou Gainsbourg. J’aime aussi les musiques élec­tro­niques, musiques du monde, jazz et clas­siques. Pour Pan, j’essaie d’être à la croi­sée des cultures. Je suis d’origine ira­nienne. Du coup, je ne peux pas m’empêcher, à chaque fois que je crée, d’atteindre une forme de mélange.

Vous accor­dez une place impor­tante à l’écriture poé­tique. Est-ce que celle-ci dif­fère en fonc­tion de la langue ?

Oui, en tant que fran­co­phone, on a un rap­port intime avec la langue fran­çaise. Dès qu’on explore d’autres langues, il y a un recul qui apporte un peu plus de liberté dans l’expression. J’ai peut-être une plume un peu hip hop, dans le délire. C’est un peu contes­ta­taire, mais du coup j’essaie de ne pas être trop fron­tal, de contour­ner le sens propre des mots via des images qui vont sug­gé­rer plu­tôt que racon­ter de but en blanc.

Que pen­sez-vous de la poé­sie d’aujourd’hui ?

La poé­sie, fina­le­ment, j’en croise beau­coup au théâtre et en lit­té­ra­ture. Mais aujourd’hui, dans la musique actuelle, il n’y a pas grand-chose qui me séduise. J’ai du mal à trou­ver des gens qui fassent vrai­ment de la poésie.

Du point de vue cultu­rel, vous sen­tez-vous bien à Grenoble ?

Grenoble repré­sente mon his­toire. J’ai com­mencé ici, il y a seize ans. C’est vrai qu’à force, on se connaît tous et on tra­vaille sur des pro­jets connexes. Mais il y a beau­coup d’échanges ; c’est impor­tant le réseau. Les expé­riences de cha­cun donnent des idées ou font écho en nous. Je suis très bien dans le bas­sin gre­no­blois, il y a beau­coup de bien­veillance. Chacun porte un regard sur le tra­vail de l’autre, ça nous fait avancer.

Quels sont les lieux cultu­rels gre­no­blois qui vous ont par­ti­cu­liè­re­ment marqué ?

Arash Sarkechik du groupe Pan DR

Arash Sarkechik. DR

La Bobine, même lorsqu’elle était encore vers l’Estacade. On a tous traîné là-bas. L’équipe nous a accom­pa­gnés dans nos pro­jets, pour trou­ver des dates et des partenaires.

Jean-François Braun, de La Source, est éga­le­ment une per­sonne res­source, tout comme Laurent Stahl du Cabaret frappé.

Toute l’équipe du Rocktambule, de même, était très mobi­li­sée. Aujourd’hui, d’ailleurs, cette équipe a de lourds sou­cis financiers.

C’est tou­jours pareil : on a des envies en tant qu’artiste et acteur cultu­rel, on a beau­coup d’idées, mais on est dans un monde où l’économie prime. Ce qui freine nos pro­jets… Mais ce n’est pas grave, on reste moti­vés (rires).

Avez-vous d’autres pro­jets en solo ?

Oui, j’ai énor­mé­ment de pro­jets. Je suis musi­cien indé­pen­dant. Par exemple, je tra­vaille avec la cho­ré­graphe Sylvie Guillermin ou avec le Cirque natio­nal du Maroc… J’ai aussi un pro­jet de duo avec mon frère, un pia­niste clas­sique. Je m’intéresse à tout ce qui est à la croi­sée des che­mins. C’est une manière de repen­ser les choses. Je pense qu’en tant qu’artiste, l’important est de pou­voir faire ce pas de côté.

* Propos recueillis par Cynthia Narese et Léa Chorot, étu­diantes en Master Diffusion de la culture

INFOS PRATIQUES

Pan

La Salle Noire, 19 rue des arts et métiers à Grenoble

Samedi 26 mars 2016

De 8 à 12 euros

La Bobine, 42 bou­le­vard Clémenceau à Grenoble

Soirée RESF – jeudi 28 avril 2016

Prix libre

AD

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