FOCUS – Le Centre d’art Bastille (Cab) fêtera ses dix ans en juin. Comme pour annoncer ce prochain anniversaire, le Cab présentait sa nouvelle exposition, « Wilate’e & vanmélé.e.s », et organisait une soirée de lancement, « Yes we cab ! », le 20 février dernier. L’occasion de faire le point avec Émilie Baldini, sa directrice, sur l’avenir de ce centre d’art contemporain situé au cœur du site très fréquenté de la Bastille.
Le site de la Bastille voit défiler quelque 600.000 visiteurs chaque année. Sur cette somme de curieux, 16.250 franchissent les portes du Centre d’art Bastille (Cab), soit 2,7 %. Une faible proportion ? Il est certain que la plupart des promeneurs se rendent à la Bastille davantage pour la vue que pour admirer des œuvres d’art contemporain parfois absconses…
Manque de visibilité du Centre d’art Bastille
Émilie Baldini, directrice du Cab, en est bien consciente. « Le public du Cab est très différent de celui des autres lieux d’exposition. La majorité des visiteurs s’y rendent par hasard en découvrant l’ensemble du site. » Voilà pourquoi elle accorde tant d’importance à la médiation.
« Ces personnes n’ont pas forcément l’habitude d’être confrontées à l’art, et encore moins à l’art contemporain. On leur propose donc systématiquement des visites commentées pour leur livrer des clés de compréhension. »
Indépendamment des expositions d’art contemporain – cinq par an –, les quatre salles voûtées du Cab présentent un intérêt patrimonial et architectural certain. Encore faut-il savoir que le lieu existe ! Nichées sous la Terrasse des géologues – très prisée pour le panorama qu’elle offre –, les casemates en pierres de taille du Cab jouent à cache-cache avec le visiteur.
Nouvelle dynamique avec la Régie du téléphérique
Comment rendre le lieu plus visible ? En travaillant en bonne intelligence avec la Régie du téléphérique, sans doute. Émilie Baldini rappelle que le mérite de la création du Cab en 2006 revient en grande partie au directeur de la régie de l’époque, Michel Lambert, devenu par la suite directeur de l’office de tourisme de Grenoble.
« À l’époque de Michel Lambert [décédé en 2013, ndlr], il y avait énormément d’animations sur le site. Mais depuis quelques années, c’était devenu assez sporadique. Depuis le 1er janvier, une nouvelle Régie du téléphérique, indépendante de l’office du tourisme, s’est formée. Nous entretenons de très bonnes relations avec cette équipe et son directeur, Jacques Pila. Une vraie dynamique se crée de nouveau », s’enthousiasme la directrice du Cab.
De fait, les différents concessionnaires du site de la Bastille – outre le Cab, Acrobastille, le musée des troupes de montagne, les divers snacks et restaurants – cherchent à collaborer pour créer de l’animation. La Régie du téléphérique vient d’ailleurs de présenter un programme allant dans ce sens.
« En ce moment, entre autres partenariats, je suis en train de m’entendre avec la nouvelle équipe de la Régie pour installer une œuvre en extérieur sur le site de la Bastille, pendant la période estivale », annonce Émilie Baldini. Une œuvre qui fera office de totem. Et permettra au Cab de sortir de ses jolies salles voûtées pour s’exposer au grand jour.
Adèle Duminy
Infos pratiques
Centre d’art Bastille (Cab)
Site sommital de la Bastille
Fort de la Bastille
Tél. : 04 76 54 40 67
contact [at] cab-grenoble.net
Ouvert du mardi au dimanche de 11 heures à 18 heures
Exposition « Wilate’e & vanmélé.e.s »
Du 20 février au 27 mars 2016
Gratuit pour les moins de 18 ans / 1 euro pour les adultes