EN BREF – Antonio Placer et sa compagnie, Alma musique, assurent depuis l’automne dernier la direction du Nouveau théâtre Sainte-Marie‑d’en-Bas situé rue Très-Cloîtres. Un bail de trois ans, pendant lequel le quartier vivra au rythme de son projet poétique baptisé “L’île de la pensée”. Au surlendemain de l’ouverture officielle avec le spectacle Chansons indignées, retour sur le temps fort organisé ce dimanche 24 janvier pour marquer l’arrivée de la nouvelle équipe aux commandes.
Avec l’installation récente de la nouvelle équipe qui a investi le théâtre Sainte-Marie‑d’en-Bas sous la direction d’Antonio Placer, un vent culturel “nouveau” souffle sur le quartier Alma – Très Cloîtres. Après trois décennies de gestion par l’acteur et metteur en scène Diden Berramdane, la vénérable chapelle accueillait ce troisième week-end de janvier Chansons indignées, le spectacle d’ouverture du projet “L’île de la pensée”. Un projet « pour célébrer les racines d’ailleurs des gens d’ici », rappelle fort à propos l’affiche placardée dans un quartier où vit une population métissée ou issue de l’immigration.
L’occasion aussi, ce dimanche 24 janvier, de marquer le coup avec l’inauguration officielle de l’installation d’Antonio Placer et de son équipe au Nouveau théâtre Sainte-Marie‑d’en-Bas, puisque c’est désormais sa nouvelle dénomination (NTSMB).
Au programme de ces festivités, un spectacle de danse offert par des habitants du quartier et leurs enfants, la visite du théâtre pour ceux qui le désiraient et les traditionnels discours.
Le tout avant qu’une collation ne soit offerte à la centaine de personnes et aux quelques élus présents, parmi lesquels Éric Piolle, le maire de Grenoble, Corinne Bernard son adjointe à la culture, et Antoine Back, conseiller municipal délégué du secteur 2.
« Accueillir l’autre, le différent, l’étranger »
« Mes ancêtres sont des chrétiens, des juifs et des arabes et tous les sangs qui coulent en moi ont déterminé ma vie […] L’exil m’a appris ce que je suis », a rappelé Antonio Placer lors de son discours. « Le projet que j’ai proposé pour le théâtre Sainte-Marie‑d’en-Bas et que nous avons nommé “L’île de la pensée” est un peu à l’image de ma vie et de mon parcours […] Accueillir l’autre, le différent, l’étranger, insister sur les brassages culturels, c’est ça notre histoire », a‑t-il affirmé avec conviction.
Selon le nouveau directeur, la création sera au cœur de ce projet qui se construira avec la population, avec les habitants.
Il s’agira « d’inventer des projets qui relient les gens, les âges, les cultures pour tenter de guérir notre société tellement malade d’elle-même », explique Antonio Placer.
Le compositeur, puisque c’est l’une de ses nombreuses casquettes, en est convaincu : « Il faut aller au devant de ceux qui ne vont jamais au théâtre » et surtout des jeunes.
Mémoires d’adolescence, tel est le nom du projet qu’il leur destine. À ces jeunes qui traversent « un âge compliqué pendant lequel ils ne sont pas assez enfants et où ils ne sont pas encore adultes, je veux dire que l’adolescence pour nous c’est la pierre angulaire de notre passion, de notre travail », déclare-t-il avec force.
Un nouvel élan pour Sainte-Marie‑d’en-Bas
« C’est une joie de fêter ce nouvel élan pour ce joyau historique de Grenoble », s’est quant à lui félicité Éric Piolle. « Il y a là un lieu qui s’ouvre d’une manière originale et nouvelle […] et tout particulièrement aux habitants de ce quartier ». Selon le maire, ce qui compte c’est aussi que le théâtre Sainte-Marie‑d’en-Bas « n’est pas un équipement de quartier mais un équipement dans le quartier avec lequel il vit et il échange ».
Retour en images sur cette inauguration. L’occasion pour Antonio Placer d’évoquer les grandes lignes de son projet spécifiques au quartier.
Reportage Joël Kermabon
Joël Kermabon
Un projet qui s’articule sur quatre axes forts
Le projet d’Antonio Placer et de son équipe au Nouveau Théâtre de Sainte-Marie‑d’en-Bas s’articule autour de quatre axes forts. Tout d’abord, le soutien à ses propres créations artistiques, qu’elles soient musicales ou poétiques. Ensuite, le soutien à la création artistique d’autres compagnies par l’accueil d’artistes en résidence, notamment pour les compagnies locales.
Le projet vise également l’éducation artistique et culturelle. Priorité sera donnée aux quartiers de l’Alma et Très-Cloîtres ainsi qu’à des publics spécifiques (adolescents, jeunes, femmes issues de l’immigration…). Enfin, le projet nourrit la volonté de s’ouvrir à l’ensemble de l’agglomération et de travailler en réseau avec le théâtre municipal, la MC2 et la Régie 2C.
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