EN BREF – Après avoir connu des moments difficiles, le garage solidaire SolidarAuto 38 – géré par l’association du même nom à Échirolles – relève la tête et s’inscrit même dans de nouveaux projets à l’échelle nationale.
SolidarAuto 38 a su négocier un virage difficile. Alors que l’année 2015 s’était ouverte sur une baisse significative des dons de véhicules, qui nuisait naturellement à son activité, ce début d’année 2016 semble nettement plus sourire à l’association. Si rien n’est évidemment gagné, l’opération de communication appelant aux dons de voitures d’occasion, menée à partir de juin 2015, a très nettement porté ses fruits.
Fondé en 2013 à l’initiative du Secours catholique et soutenu par de nombreux partenaires dont les collectivités locales, le garage solidaire SolidarAuto 38 d’Échirolles propose aux personnes les plus modestes les mêmes prestations qu’un garage traditionnel pour des sommes évidemment inférieures. Il emploie aujourd’hui en CDI et à temps plein six techniciens qualifiés pour s’occuper des véhicules, les autres tâches – notamment l’accueil et la communication – étant effectuées par des bénévoles.
Réduire la « fracture mobilité »
« L’idée d’un garage solidaire est venue d’une réflexion menée sur les problèmes liés à la mobilité pour les personnes en difficulté. Des problèmes qui apparaissaient notamment dans les budgets des microcrédits sociaux [crédits accordés aux personnes exclues du système bancaire classique, du fait de revenus trop faibles, ndlr] », explique Guy Labrunie, président de l’association SolidarAuto 38.
« Les statistiques montrent que 70 % du budget du microcrédit social va vers la voiture, notamment vers son achat. D’où l’idée de réduire le problème en mettant en place des solutions de mobilité à des coûts moindres. » Réduire, en somme, ce que le Secours catholique nomme la « fracture mobilité », dans un rapport statistique de 2014 présentant des données et un état des lieux particulièrement criants.
Ainsi, sur présentation d’une attestation de quotient familial ou par l’intermédiaire d’un travailleur social, les personnes aux revenus les plus faibles peuvent faire réviser ou réparer leur véhicule. Voire en acheter un d’occasion, garanti trois mois, carte grise et plaques offertes.
Un réseau national SolidarAuto
Mais 2016 s’ouvre également sur un nouveau projet : la mise en place d’un réseau national de garages solidaires, sur le modèle des deux SolidarAuto déjà existants. Car si nous insistons sur le “38” du Solidarauto d’Échirolles, c’est qu’il existe également un Solidarauto 49 situé à Angers, dans le Maine-et-Loire. Et ce n’est évidemment pas une coïncidence.
« Dans les deux cas, ce sont des garages qui se sont faits sous l’égide du Secours catholique, qui a déposé la marque SolidarAuto, précise Guy Labrunie. Et comme nous avons envie que ce modèle économique se développe en France, nous lui avons proposé ce projet. »
L’idée sera donc de permettre la naissance de garages solidaires SolidarAuto sur l’ensemble du territoire national, chacun portant en extension le numéro de son département. Mais pourquoi un réseau national ?
« D’une part, appartenir à un réseau, cela apporte une image de marque. Pour cela, il faudra évidemment respecter les mêmes valeurs, en souscrivant notamment à une charte. D’autre part, un réseau permet de développer des relations beaucoup plus structurées avec des fournisseurs, ainsi que des partenariats, et pourquoi pas des mécénats, au niveau national ! », développe avec enthousiasme le président de SolidarAuto 38.
Avant de préciser qu’à l’heure actuelle une douzaine de projets est déjà susceptible de voir le jour grâce à la création de ce réseau national SolidarAuto, dont un particulièrement avancé à Rouen. Bientôt un SolidarAuto 76 en activité ? L’année 2016 nous le dira.
Florent Mathieu