DÉCRYPTAGE – Souvenez-vous, Linky, le compteur électrique communicant, porté au pinacle par certains, accusé de tous les maux par d’autres. Il arrive en décembre dans l’agglomération grenobloise, plus précisément à Échirolles, Saint-Martin-d’Hères et Fontaine. Par contre, à Grenoble, point de Linky… avant 2017. Explications.
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« A partir de décembre, nos premiers compteurs électriques communicants Linky seront installés chez les particuliers, dans les communes d’Échirolles, Fontaine et Saint-Martin‑d’Hères », annonce Fabien Périgaud, directeur territorial adjoint ERDF Isère. Le reste de l’agglomération, puis toute l’Isère, seront ensuite équipés.
La loi sur la transition énergétique, entérinée le 20 mai 2015, a rendu obligatoire l’installation de ce compteur partout en France*. Ses avantages ? Les promoteurs du dispositif les énumèrent : une facture électrique à l’euro près, un moyen pour le consommateur de connaître finement ce qu’il consomme et, éventuellement, de changer de contrat pour faire des économies.
Le distributeur pourra, quant à lui, commander à distance le compteur communicant Linky afin de lui « passer des ordres, par exemple de réduction temporaire de la consommation d’électricité », commente Fabien Périgaud. Le fournisseur – avec l’autorisation du particulier – pourra, lui aussi, récupérer les données fournies par Linky pour mieux conseiller son client.
Enfin, Linky est la terminaison indispensable des fameux smart grids, ces réseaux de distribution d’électricité “intelligents” qui visent à en optimiser la production, la distribution et la consommation. Une solution face à la montée en puissance de l’électricité issue des énergies renouvelables – dont le stockage est très complexe à l’heure actuelle – et à l’usage exponentiel de la voiture électrique.
Pas avant 2017… à Grenoble même
Grenoble fait partie des premières villes françaises à avoir testé concrètement les smart grids, dans le cadre d’une expérimentation baptisée Greenlys. Un projet, porté par plusieurs partenaires industriels et scientifiques locaux et nationaux, qui vise à améliorer la qualité d’alimentation du réseau électrique par l’utilisation de nouvelles technologies. De fait, Linky semble fin prêt à fonctionner sur Grenoble à en croire cette vidéo promotionnelle.
L’un des deux chercheurs grenoblois interrogés déclare ainsi avoir beaucoup apprécié « commander ses radiateurs à distance, dans le tram, avec son téléphone portable ». Mais pour l’installation généralisée de Linky dans la capitale des Alpes, les Grenoblois devront attendre un peu…
Car les compteurs évolués n’arriveront pas avant 2017 à Grenoble. « Nous en sommes au stade de l’étude de projet », commente-t-on chez GEG, chargé de distribuer l’électricité sur la ville et d’installer les compteurs communicants. Une spécificité locale, dans la mesure où ERDF s’occupe de 95 % de la population française.
Pour le fournisseur grenoblois, la difficulté n’est pas tant d’installer Linky ou un équivalent que de mettre en place tout un système de pilotage et de recueil de données. GEG doit, en sus, plancher sur la mise en place du compteur intelligent pour le gaz.
Des économies grâce à Linky… Mais pour qui ?
Concrètement, Linky permettra-t-il de réaliser des économies d’énergie ?
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