Épisode 3 - DÉCRYPTAGE - Le projet de rénovation urbaine et sociale du quartier Mistral, commencé en 2002, n’a pas dit son dernier mot. Réhabilitations, relogements, démolitions et constructions sont encore au programme des trois prochaines années. Et la mutation de Mistral est loin d'être terminée ! Car le prochain programme de rénovation urbaine – qui devrait être différent du précédent, tant sur la forme que sur le fond – se prépare dès à présent. Autre question centrale : la place accordée à la participation citoyenne. Retour sur les choix passés et regard vers le futur proche.
En 2002 la ville de Grenoble ouvrait une réflexion sur la rénovation urbaine et sociale du quartier Mistral. Trois équipes d’architectes présentaient alors leur projet dans le cadre d'un marché de définition.
C'est finalement Djamel Klouche qui a été retenu en 2004 comme architecte en chef. Sa stratégie : ouvrir ce quartier “sensible”, replié sur lui-même, et le relier au quartier voisin des Eaux-Claires. Pour ce faire, décision est prise de sortir les équipements publics et de les reconstruire à l’extérieur du cœur enclavé.
« On voulait un électrochoc »
La construction d’une nouvelle place est la pièce maîtresse de la stratégie de Klouche et de la ville de Grenoble. Et le Plateau, structure sportive et culturelle qui accueille les jeunes du secteur, en est l’élément central. « On voulait un électrochoc », expliquait en 2012 Michel Destot, ancien maire de Grenoble, lors de la 7e conférence des acteurs de la rénovation urbaine, organisée à Grenoble.
Redonner du lustre au quartier passait aussi par un renouvellement du bâti : résidences à taille humaine, reconstruction du collège Aimé Césaire – qui a « pleinement réussi le pari de la mixité sociale », selon les mots de Jacques Delforge, le principal de l’établissement – mais aussi une nouvelle Maison des habitants Mistral-Eaux-Claires, au croisement des rues Schweitzer et Anatole France.
Suivront une école d’infirmière, un centre de formation technique (le Greta), et un projet de logements étudiants original (les Kaps). Du point de vue des professionnels, ce nouveau quartier est une réussite. L'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) a d'ailleurs nommé Mistral lauréat 2011 de la qualité urbaine, architecturale et paysagère.
« Avant, il y avait de la vie… »
Mais la « rotule urbaine », matérialisée par la place centrale, peine à jouer son rôle de jonction entre les deux quartiers, Mistral et les Eaux-claires. « Ce choix de sortir les équipements du cœur de la cité a aggravé la situation » estime Élisabeth Nour, directrice territoriale chez le bailleur historique Actis.
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