FOCUS – Le Rassemblement des citoyens présentait ses candidats aux élections départementales de mars 2015, ce mardi 10 février, au Stade des Alpes. 28 cantons de l’Isère sont pourvus et le mouvement en soutient un 29e. Des candidats de tous horizons, représentatifs de la population et un mot d’ordre pour la campagne : le respect.
« Ce rassemblement n’est pas une énième alliance, mais vraiment une dynamique citoyenne ! Nous voulons que ses membres se sentent légitimes pour porter leurs projets. C’est une nouvelle démarche, les ateliers citoyens seront le socle de notre rassemblement » affirme haut et fort Pierre Gouvernel, coordinateur de Nouvelle Donne à Grenoble.
Le ton est donné, pour EELV la campagne est lancée. Le Rassemblement citoyen alignera donc bien 28 binômes en Isère et apportera son soutien à deux candidats du mouvement Élan citoyen dans le canton de Charvieu. Là aussi, comme le FN, carton plein.
Un appel citoyen
Né en octobre 2014, le label Rassemblement des citoyens est le résultat de la rencontre d’un groupe de personnes provenant de différents horizons et de la recherche d’une alternative constructive forte contre le Front national. Parmi ses soutiens des organisations politiques, notamment : Europe Ecologie Les Verts, Parti de Gauche, Nouvelle Donne, Forum Social des Quartiers Populaires, Eybens Démocratie, Echirolles c’est vous ! et Le Réseau Citoyen Grenoble.
Composé de militants politiques et associatifs, mais aussi de personnes en leur nom propre, le rassemblement nourrit l’ambition, selon Pierre Gouvernel, « de construire un projet cohérent pour l’Isère tout en ré-impliquant le citoyen dans la politique ».
Un petit groupe qui s’est ensuite étoffé et a travaillé à la rédaction de l’appel citoyen pour une Isère solidaire et écologique. L’objectif de cet appel ? Inviter tous ceux qui s’y reconnaissent à se réunir, afin de lancer un nouveau processus citoyen pour co-construire le projet départemental isérois. Y compris les associations.
« En tant qu’association, nous avons pu trouver une place dans cette dynamique qui consiste à rassembler différentes composantes dans une volonté de mettre en avant des valeurs de solidarité, d’écologie à partir des problématiques spécifiques des quartiers populaires » confirme Nadia Kirat, militante du Forum social des quartier populaires et candidate pour le canton Grenoble 1. Et de souligner : « c’est quelque chose d’assez inédit parce que ça renvoie directement à la notion de la représentation en politique ».
Stopper la “dérive autocratique” au Conseil général
Olivier Bertrand, conseiller général et candidat sur le canton de Grenoble 3 (Est), revient sur les élections de 2001 où les écologistes avaient contribué à la victoire de la gauche.
L’écologiste dresse un bilan sévère. « Le constat que nous avons fait progressivement, c’est celui d’une dérive du projet que nous avions porté vers un projet qui n’était plus le nôtre ! Dérive autocratique d’un président tout puissant qui a fait le choix d’une politique menée du quatrième étage du Conseil général, sans tenir compte des attentes de la population » fustige l’élu.
Et le conseiller général de compiler les alertes. Notamment la rocade nord, « un projet conçu sans concertation », la réforme de l’action sociale qui a chamboulé les personnels du Conseil général, « aujourd’hui en grande souffrance », l’action culturelle et les grands projets autoroutiers de l’A480 et de l’A51.
Pour l’élu la chose est entendue : les socialistes du département ont failli, sont disqualifiés et, dès lors, il n’y a plus guère de choix qu’entre deux alternatives. La première incarnée par le Rassemblement citoyen avec, pour objectif, un projet solidaire et écologique. La seconde, celle d’une droite dure. Nul besoin d’être grand clerc pour deviner où va sa préférence…
Le respect au cœur de la campagne
Le Rassemblement citoyen veut le faire savoir : la notion de respect est centrale dans sa campagne. L’occasion pour Alain Dontaine, candidat du canton de Grenoble 4 (centre), de présenter une toute première affiche électorale.
Celle-ci, outre les fameux points de couleurs utilisés lors des municipales, comporte le fameux mot-clé, en gras et en évidence. « Pour le comprendre, il faut partir de ce que les gens vivent au quotidien : la souffrance et l’humiliation. Notamment la souffrance au travail, dans la pauvreté qui progresse et l’humiliation de ceux qui ne trouvent pas d’emploi, de tous ces précaires, de tous ces jeunes, des personnes âgées. »
Et de marteler : « c’est ce sentiment de mépris par ceux d’en-haut que nous voulons combattre. Nous sommes vraiment pour changer les réalités politiques et sociales dans notre société. Sans respect, il n’y a pas de confiance, pas de lien social, pas de solidarité ».
Pour autant, la campagne se veut aussi pédagogique. « Il n’y a pas que la profession de foi, souligne Olivier Bertrand. Expliquer aux Isérois en quoi consiste le travail d’un conseiller départemental et quelles sont les compétences du Conseil départemental est de toute première importance. » Place au travail de terrain désormais.
Joël Kermabon
NB : l’article a été complété ce vendredi 13 février, suite au commentaire d’Alan Confesson.
Des mouvances différentes mais représentatives
Tous les cantons – à l’exception d’un cas particulier concernant le canton de Charvieu – seront donc pourvus. Pour ce faire, les candidats du Rassemblement des citoyens proviennent de différents courants. 13 sont notamment issus de la mouvance citoyenne, dont 2 du Front de Gauche, 16 de la mouvance EELV, 7 du Parti de gauche, 5 de Nouvelle donne et une du Forum social des quartiers populaires. Une diversité qui se retrouve également dans les âges – de 19 ans pour le plus jeune à 63 ans pour le plus âgé –, et dans la provenance territoriale : urbains, péri-urbains et ruraux.