DIAPORAMA SONORE – Souvenez-vous, il y a quelques mois, nous lancions le sondage de notre projet « Grenoblois, où habites-tu, comment vis-tu ? » Le quartier Chorier-Berriat l’avait emporté. Pour ce premier “diapo-sonore” du quartier élu, nous sommes allés dans l’un de ses lieux mythiques, le marché Saint-Bruno, accompagnés par un guide hors pair, Alain Guézou, maire de la commune libre Chorier-Berriat. Une visite qui met de bonne humeur !
« Surtout pas de marché bien rangé ! »
Il y aurait encore beaucoup à dire sur le marché Saint-Bruno. Ses commerçants, ses habitués… Mais aussi sur son avenir et, plus largement, sur celui de la place. Alain Guézou, en sa qualité de maire de la commune libre Chorier-Berriat, prévient : « Nous sommes vigilants sur les projets que la Ville a sur ce marché. Surtout pas de marché bien rangé ! Pas d’allées bien propres, comme la municipalité précédente a pu en avoir l’intention ».
Le maire le reconnaît toutefois, étant suffisamment assidu pour s’en rendre compte : le marché perd en vitalité. « Oui, les commerçants ont un peu de mal à vivre, concède-t-il. C’est vrai, la qualité du marché baisse. Mais ça va remonter ! Parce que le marché Saint-Bruno, c’est comme une vague et les gens sont la marée. »
Et le plus breton des maires de Grenoble (vous aviez remarqué le béret ?) de conclure : « Ce sont les gens qui font le marché Saint-Bruno. Il faut qu’ils viennent sur le marché, qu’ils disent qu’il leur est important. »
Message transmis.
Séverine Cattiaux et Christian Rausch
ALAIN GUEZOU, LE BATTANT BRETON
A 57 ans, Alain Guézou fait partie des “précaires” qu’il évoque dans le diapo-sonore. Rien, pourtant, ne le prédestinait à cela. Un Bac + 5 en poche, il a d’abord travaillé dans un cabinet d’expert-comptable durant 25 ans. Avant de devenir, suite à un coup dur familial, travailleur pauvre et allocataire du revenu de solidarité active (RSA).
Pendant son temps libre, Alain Guézou fait le marché Saint-Bruno, nous l’avons vu, mais surtout il se bat pour changer le système RSA dont il connaît très bien les failles. A cet égard, il formule de nombreuses propositions pour plus de justice et d’équité sociale. Au point qu’en mai 2012, le quinquagénaire part en campagne : il se présente aux législatives contre Michel Destot, sous l’étiquette RSA, sigle qu’il rebaptise ironiquement “Réussir sans avenir”.
Dénoncer “l’usine à gaz RSA”
En août 2013, Alain Guézou vise beaucoup plus haut. Le président du RSA 38 réalise une marche de 22 jours pour relier Grenoble-Paris à pied et rencontrer le président de la République. Soit 612 km, avant d’être reçu à l’Élysée par l’un des représentants de François Hollande et par la ministre déléguée Marie-Arlette Carlotti, en charge de la Lutte contre l’exclusion.
Alain Guézou leur transmettra une lettre à l’intention du président. Avec cet acte fort, il marque les esprits et fait la une des journaux. Son but ? Toujours le même qu’en 2012, lors de la campagne des législatives : dénoncer “l’usine à gaz” qu’est le RSA, les incohérences de la machine administrative. Et surtout, apporter des propositions pour sortir les précaires de leur situation.
En mai 2014, il se porte candidat aux élections européennes mais devra retirer sa liste, par manque d’argent. Depuis, il a transformé RSA 38, association d’entraide aux allocataires, en RSA Coop. L’idée : créer une pépinière pour soutenir plus efficacement les projets des précaires.