REPORTAGE VIDÉO – Une cinquantaine de parents d’élèves se sont réunis devant l’école spécialisée Paul Bert à Grenoble, ce vendredi 5 septembre, pour demander l’ouverture d’au moins une classe supplémentaire. L’établissement, qui accueille des enfants malentendants venant de tout le sud Isère, est en sureffectif depuis deux ans et ne peut plus remplir sa mission d’inclusion des enfants handicapés. Une situation intolérable que cette mobilisation visait à dénoncer.
« On vous rassemble aujourd’hui parce que ça fait un an que nous passons notre temps à envoyer des courriers mais ça ne fonctionne pas. Nous ne savons plus comment faire ! » s’indigne au micro Michel Bouché, membre de l’Association des parents d’élève (APE) Paul Bert, en s’adressant aux parents regroupés devant le parvis de l’école.
Les raisons de cette colère ? Le manque d’anticipation de l’Éducation nationale face à une augmentation très prévisible des effectifs de l’école, suite à la livraison de 270 logements sur la Zac Blanche Monier en 2012.
Classes bondées
Pourtant, concrètement, tout est en place. La ville de Grenoble avait bien anticipé et équipé une nouvelle salle. Une décision qui faisait suite à l’annonce d’une mesure conditionnelle d’ouverture de classe, le 7 juillet 2014, par la directrice départementale de l’Éducation nationale. Las, l’administration a finalement conclu que toutes les conditions n’étaient pas réunies.
Cette dernière considère que les classes ne sont pas suffisamment surchargées. Des arguments contestés par les parents d’élève, qui, se référant à la moyenne officielle de 27,5 élèves par classe, estiment qu’il y a bien sureffectif.
De fait, l’ouverture d’une nouvelle classe aurait permis de faire baisser les effectifs. Mais aussi de permettre à une douzaine d’enfants actuellement scolarisés dans des écoles éloignées de leur domicile d’intégrer Paul Bert, à en croire l’association des parents d’élèves.
Cette situation est d’autant plus inacceptable pour les parents que cet établissement scolaire accueille des enfants malentendants dans le cadre des classes d’intégration scolaire (Clis). « Comment peut-on insérer des enfants malentendants dans des classes bondées ? » interroge Claire Roche-Moigne, membre de l’APE Paul Bert.
Après avoir symboliquement bloqué le tram quelques instants, les manifestants se sont dispersés dans le calme. Mais la question reste posée. L’Éducation nationale continuera-t-elle à faire la sourde oreille ?
Réalisation JK Production
« État de crise »
Fabien Malbet, adjoint municipal chargé de l’École, a pris part à cette manifestation. S’exprimant plus généralement sur l’augmentation des effectifs scolaires à Grenoble, il a ainsi résumé la position de la ville. « L’augmentation des effectifs, c’est un point qui est très important. Même plus important que ce que nous avions prévu quand nous avons découvert les vrais chiffres. »
Et celui-ci de préciser : « Nous avons initié des concertations dès le 3 juillet, en invitant les habitants et les enseignants à venir discuter avec nous à la mairie de cet état de crise. […] Dans les deux mois qui viennent, nous allons organiser des réunions locales pour discuter, quartier par quartier, des problématiques qui nous seront exposées. »
Joël Kermabon
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