FOCUS – Le séisme survenu lundi 7 avril dans les Alpes de Haute-Provence vient une nouvelle fois nous rappeler que les Alpes sont une terre sismique. A Grenoble, cela fait des années que les sismologues tirent la sonnette d’alarme : un jour, le sol grenoblois bougera. Beaucoup. Et les Alpes ne sont pas à l’abri d’un séisme de magnitude 6 voire 7 sur l’échelle de Richter. Mais une fois le constat posé, les prédictions avancées, que fait-on pour réduire la vulnérabilité ?
La terre a une nouvelle fois tremblé lundi 7 avril dans les Alpes de Haute-Provence. La région est connue pour être sismique mais lundi, un peu avant 21 h 30, c’est un séisme de magnitude 5,19 sur l’échelle de Richter qui a secoué la région. Il a été ressenti dans une grande partie du quart sud-est, jusqu’à Grenoble et en Italie, sans faire de blessés et occasionnant peu de dégâts.
Si la magnitude est importante pour la France métropolitaine, elle ne surprend pas les sismologues. Dans les Alpes de Haute-Provence, la terre bouge en effet fréquemment. Les scientifiques ont coutume de parler d’essaims de séismes en raison des nombreuses répliques qui s’en suivent.
Un séisme de magnitude 6 ou 7 dans les Alpes ?Une chance : le séisme, dont l’épicentre a été localisé à 8 kilomètres d’Embrun, est survenu dans une région peu peuplée et assez tard dans la soirée, à 21 h 27. Une heure où les chutes de cheminées, seule conséquence notable des secousses, n’ont rencontré personne sur leur passage. Mais qu’en aurait-il été ailleurs ? Et, surtout, à une autre heure ? Cela fait maintenant plusieurs années que les sismologues grenoblois, dont la réputation et l’expertise dans le monde entier n’est plus à faire, tirent la sonnette d’alarme. Que se passerait-il si à Grenoble un tel séisme survenait en plein jour ? A l’échelle d’une métropole, la secousse pourrait faire de nombreuses victimes. D’autant qu’un séisme de magnitude 6, voire 7 sur l’échelle de Richter n’est pas à exclure dans les Alpes. Pour donner une idée d’une telle ampleur, le séisme de l’Aquila en Italie (de 6,4 sur l’échelle de Richter) faisait 309 morts et des millions d’euros de dégâts, il y a cinq ans presque jour pour jour.
A Grenoble, la terre tremblera un jour
Les Grenoblois sont-ils assis sur une bombe à retardement ? Pour les sismologues, un séisme de cette intensité ne relève en tout cas pas de la science fiction. Car le sous-sol, alluvionnaire, entraîne des effets de site, lesquels amplifient les mouvements du sol… A Grenoble, la terre tremblera un jour. Reste à savoir quand. Et ce n’est pas la seule interrogation. Cartes du sous-sol en main, on pourrait penser qu’il suffit de réduire la vulnérabilité des zones à risque pour limiter les dégâts. Mais encore faudrait-il connaître ces zones à risque… et les cartographier. C’est ce que l’on appelle un plan de protection contre le risque sismique (PPRS). Depuis le tremblement de terre d’Epagny en 1996, Annecy a le sien. Nice aussi. Mais toujours pas Grenoble. Patricia Cerinsek Plus d’infos à venir sur Place Gre’net…A lire également sur Echosciences : - Estimer les dommages d’un séisme à partir des informations existantes