FOCUS – Les villes emblématiques de la ceinture rouge de la banlieue grenobloise ont vacillé mais ne sont pas tombées. Malgré les dissidences, malgré le Front national, la gauche a tenu bon. Même si, à Eybens, le président de la Métro Marc Baïetto doit laisser son fauteuil de maire à son ancienne adjointe. De son côté, Voiron bascule nettement à droite, alors qu’à Meylan la maire sortante conserve son poste malgré ses ennuis judiciaires.
Échirolles, Saint-Martin‑d’Hères : le tandem PS-PCF tient bon Le maire communiste sortant Renzo Sulli est sorti victorieux de la quadrangulaire à Échirolles, réélu avec 45,90 % des voix. La configuration était d’autant plus inconfortable que son challenger, certes loin derrière, n’était autre que le candidat frontiste Alexis Jolly. Mais l’alliance PS-PCF a, comme au premier tour, tenu à distance ses rivaux, avec 18 points d’avance au premier tour, 22 au second tour. Quatre élus Front national siègeront toutefois au conseil municipal d’Échirolles. Ce sera le plus gros contrepoids aux 29 conseillers municipaux de l’union de la gauche. Situation inconfortable également à Saint-Martin‑d’Hères, où la liste PS-PCF de David Queiros a dû faire face au dissident socialiste Philippe Serre soutenu par Europe Écologie – Les-Verts (EELV). Dans cette autre commune emblématique de la ceinture rouge de l’agglomération grenobloise, le candidat « officiel » de la gauche l’emporte avec 41,83 %. Fontaine : le PCF toujours devant le PSFontaine reste entre les mains du PCF, et ce, depuis la libération. Comme en 2008, le PS, qui espérait conquérir la ville, devra se contenter de la deuxième place avec 30,25 % des voix, contre 33,41 % pour Jean-Paul Trovéro. Ce dernier succède ainsi à Yannick Boulard dans le fauteuil de maire. Comme à Échirolles, le FN est en embuscade. Le parti de Marine Le Pen obtient 17,16 % des voix et trois des 29 sièges au conseil municipal. Marc Baïetto à Eybens : la débâcle La débâcle du parti socialiste au niveau national, et plus encore dans l’agglomération grenobloise, a coûté son siège de maire au président de la Métro, Marc Baïetto. Pourtant solidement assis avec cinq mandats derrière lui, le maire sortant d’Eybens, candidat de l’union de la gauche, est sévèrement battu (37,12 %) par son ancienne adjointe, Francie Mégevand. La candidate de la liste alternative de gauche et écologiste “Eybens Nouveau souffle” obtient ainsi 46,76 % des voix. Meylan : Marie-Christine Tardy envers et contre tout Malgré ses ennuis judiciaires, la maire sortante Marie-Christine Tardy l’emporte de 250 voix sur son rival divers gauche Philippe Cardin. Avec 46,56 % des voix, la candidate de l’UMP entame donc son troisième mandat, ce malgré la division affichée dans le camp de la droite. En effet, l’ancien premier adjoint Michel Bernard avait monté une liste dissidente. Une division qui a bien failli profiter à la gauche. La Tronche : l’alliance de la gauche fait tomber les droites Le maire sortant Hervé-Jean Bertrand-Pougnand cède sa place à La Tronche. Pour treize petites voix, le candidat de l’union de la droite doit céder le fauteuil de premier magistrat au divers gauche Bertrand Spindler. Un suffrage qui confirme le vote qui s’était porté, au premier tour (pour dix-neuf voix de plus), sur la liste d’union de la gauche rassemblant le centre et les écologistes. Il n’y a donc pas eu de report massif sur l’une des deux listes des électeurs qui, au premier tour, avaient voté pour la liste emmenée par Alain Franco. Cette troisième liste, qui se voulait apolitique, s’était désistée au second tour sans donner de consignes de vote. Voiron : la droite ne laisse aucune chance aux socialistes Confirmation au second tour des résultats du 23 mars : le candidat de la droite, Julien Polat, n’a laissé aucune chance au maire PS sortant Roland Revil, avec plus de cinq cents voix d’avance. La gauche n’a pas su profiter du désistement de la liste de Roseline Canovas (divers droite), qui n’avait pas donné de consignes de vote, ni du ralliement des écologistes aux socialistes. La droite revient donc à Voiron, où elle occupera 25 sièges au conseil municipal, laissant entrer un élu Front national. Patricia Cerinsek