ENTRETIEN – Le Festival “les Femmes s’en mêlent” revient à Grenoble du 18 au 29 mars prochains. Pour cette 17ème édition, les spectateurs pourront écouter une programmation éclectique et de qualité dans différentes salles de spectacles : au Ciel, mais aussi à la Bobine et à la Chaufferie. Laurent Simon, le directeur de la Régie2C et programmateur du festival, lève le voile sur cette édition grenobloise.
Pouvez-vous rappeler comment s’est monté le Festival les “Femmes s’en mêlent” sur Grenoble ?
“Les Femmes s’en mêlent” est avant tout un festival national organisé à Paris depuis 1997. Stéphane Amiel, le directeur artistique, est un ami de longue date. Quand je suis arrivé au Ciel (salle de spectacle gérée par la Régie2C, ndlr), j’ai pensé que la salle avait une configuration parfaite pour la découverte artistique. De fil en aiguille, nous avons organisé quatre à cinq dates. Et depuis trois ans, nous étendons le festival à la Bobine et la Chaufferie. L’idée est de mettre en avant des artistes féminines qui n’ont pas forcément l’opportunité de faire découvrir leur talent.
Chaque année, les spectateurs sont plus nombreux au rendez-vous, alors que certains festivals de musique ont de plus en plus de mal à survivre, comme Rocktambule et Hadra Trance au niveau local. Comment expliquez-vous ce succès ?
La qualité de la production a augmenté au cours des dernières années. Dans les autres festivals, la programmation est souvent faite d’un alignement de têtes d’affiches. Il y a de moins en moins de ligne directrice. Le festival “les Femmes s’en mêlent” a, lui, une véritable identité qui s’inscrit dans la continuité de la programmation du Ciel, avec l’objectif de faire découvrir des artistes féminines. Il en est, en quelque sorte, le point d’orgue. Ce n’est pas un événement plaqué, comme ce qui peut être fait ailleurs en France. De plus, ce festival n’est pas subventionné. Il fonctionne sur le budget de la Régie2C et est entièrement intégré au fonctionnement du Ciel depuis dix ans maintenant. Est-ce que la musique faite par des femmes a quelque chose de particulier ? C’est un festival féminin, pas féministe. Nous considérons que les femmes sont aussi douées que les hommes. Elles ont une sensibilité différente que l’on ressent dans leur musique. C’est une musique différente mais pas meilleure.
A chaque édition, une artiste locale est mise en avant. Cette année, il s’agit de Toni. Pouvez-vous nous présenter cette musicienne que peu de gens connaissent ?
Effectivement, c’est une surprise totale. Le fait de présenter une artiste locale donne une autre dimension au festival. Mais pour jouer sur scène, il faut avoir un beau projet à présenter, comme ce fut le cas avec Peau, l’année passée. Sinon, nous n’envoyons pas les artistes au casse-pipe. Toni avait un beau projet, justement, avec des titres dépouillés et sensibles, comme nous les aimons. Elle jouera donc en première partie de Nadine Shah, le 18 mars, en ouverture du festival au Ciel.
Si vous deviez définir le festival en deux mots. Quels seraient-ils ?
C’est un exercice compliqué (rire). Je dirais que c’est un festival unique et de découverte. Unique, car il n’y en a pas d’autres en France de ce genre, et de découverte car il permet au public de découvrir des artistes que l’on ne voit pas ailleurs sur d’autres scènes.
Est-ce qu’une édition 2015 est déjà en préparation ?
Pas pour le moment. Nous nous concentrons sur l’édition 2014. En fait, nous travaillons à trois mois, en général. Les premiers noms d’artistes sélectionnés tombent en septembre, puis nous programmons ensuite les dates du festival entre décembre et janvier. Cette façon de travailler est aussi un choix que nous faisons pour des raisons économiques. A la différence des autres festivals, nous ne « bookons » pas les artistes à 18 mois car cela nous coûterait trop cher. Là aussi, c’est une question financière. Réserver les artistes dans un laps de temps réduit nous permet de verser des cachets raisonnables. Au festival “les Femmes s’en Mêlent”, nous ne voulons pas entrer dans la logique de la surenchère.
Maïlys Medjadj
Gnucci clôturera le festival le 29 mars avec un concert à la Bobine © DR
La qualité de la production a augmenté au cours des dernières années. Dans les autres festivals, la programmation est souvent faite d’un alignement de têtes d’affiches. Il y a de moins en moins de ligne directrice. Le festival “les Femmes s’en mêlent” a, lui, une véritable identité qui s’inscrit dans la continuité de la programmation du Ciel, avec l’objectif de faire découvrir des artistes féminines. Il en est, en quelque sorte, le point d’orgue. Ce n’est pas un événement plaqué, comme ce qui peut être fait ailleurs en France. De plus, ce festival n’est pas subventionné. Il fonctionne sur le budget de la Régie2C et est entièrement intégré au fonctionnement du Ciel depuis dix ans maintenant. Est-ce que la musique faite par des femmes a quelque chose de particulier ? C’est un festival féminin, pas féministe. Nous considérons que les femmes sont aussi douées que les hommes. Elles ont une sensibilité différente que l’on ressent dans leur musique. C’est une musique différente mais pas meilleure.
Lorelle Meets The Obsolete sera l’une des découvertes de cette 17ème édition © Remi
Nadine Shah sera sur scène le 18 mars au Ciel pour un concert d’ouverture avec la Grenobloise Toni © DR
Le Festival “Les Femmes s’en Mêlent” fait étape à Grenoble du 18 au 29 mars prochains, avec des concerts organisés au Ciel, à la Bobine et à la Chaufferie. Retrouvez le programme complet sur le site de la Régie2C.