PORTRAIT INTERACTIF – Disparu du paysage politique local depuis 2001 après plusieurs mandats publics, Denis Bonzy travaille son retour depuis trois ans. Ancien élu RPR et collaborateur d’Alain Carignon, il se présente désormais sous l’étiquette de la « société civile » et mise sur un « coup de balai électoral » pour conquérir le 11 boulevard Jean Pain.
Les municipales : un scrutin de listes mais un bulletin de cœur. Plus qu’une équipe, c’est surtout le nom d’un maire qui sera glissé dans l’urne les 23 et 30 mars prochains. Place Gre’net vous fait découvrir un candidat chaque dimanche jusqu’au premier tour. Son parcours politique, mais aussi ses attaches personnelles et son tempérament pour faire votre choix avec conscience et conviction.
Passez votre souris sur l’image et cliquez sur les vignettes pour les animer. Photo : Nils Louna / Interactivité : Victor Guilbert © placegrenet.fr7 avenue Félix-Viallet. 1er étage. Le local de campagne est nettement plus discret que ceux des listes concurrentes mais l’accueil plus enthousiaste aussi, ponctué d’allusions à des discussions inachevées. Cette mémoire inaltérable des détails caractérise Denis Bonzy. « Une organisation ingénieuriale et un optimisme contagieux », ajoute Elizabeth Zitoun qui figure en deuxième place de la liste. « Susceptible », temporise – après plusieurs éloges – une autre connaissance, qui s’amuse de le voir réagir immédiatement à chaque attaque ciblée sur les réseaux sociaux ou ailleurs, « avec pondération mais rigueur ». La contre-attaque, il la mène effectivement toujours lui-même. Parce qu’il est le principal intéressé, certes. Mais aussi en raison d’une équipe plus limitée que les grandes formations et multiples « rassemblements » rivaux. Les rangs se sont clairsemés avec le temps. Parmi la quinzaine de membres du comité de pilotage qui l’accompagnaient depuis janvier 2012 pour la préparation du projet, plusieurs ont fait défection durant l’été 2013. « Des UMPistes pour la plupart », précise sa numéro 2. Désillusionnés, agacés par la réticence que Denis Bonzy ne manquait pas d’exprimer envers leur parti ou appelés par d’autres candidats à la primaire de la droite. Chacun avait ses raisons. « Un épisode qui reste douloureux » pour le président du Club20, nom d’époque de cette équipe resserrée. Reconnaissant envers Alain Carignon La suite n’est pas plus reposante. À la rentrée, il adhère à la dynamique d’union de l’opposition en postulant aux primaires ouvertes de l’UMP. Il y retrouve quelques connaissances. Comme Alain Carignon, dont il fût le jeune directeur de campagne, puis celui de cabinet à la mairie de Grenoble, de 1983 à 1986. Ses rivaux d’aujourd’hui ne manquent jamais de lui rappeler cette proximité d’antan, ce qui n’est pas sans l’agacer. C’est le but. Confirmation de la susceptibilité ? « Vous ne pouvez pas résumer trente ans d’activité à une relation de trois ans », réplique-t-il. « Je lui suis reconnaissant de m’avoir fait confiance, mais nous avons des divergences de fond. Les débats des primaires l’ont démontré ».
Passez votre souris sur l’image et cliquez sur les vignettes pour les animer. Photo : Nils Louna – Interactivité : Victor Guilbert © placegrenet.frIndisposé par la tournure que prennent les primaires – suspendues puis finalement annulées en raison de désaccords internes sur le mode de scrutin – Denis Bonzy jette l’éponge le premier et se lance seul dans la course, avant le feuilleton des listes édictées par le bureau d’investiture de l’UMP. Il n’est pas effrayé par les campagnes électorales. Il est d’ailleurs le seul des têtes de liste aujourd’hui en lice à avoir remporté des élections en son nom propre. Féru de politique américaine Ce coup de sang de marin solitaire lui permet d’étoffer son équipage. Séduites par cet acte d’indépendance et de détermination, des personnalités – ainsi que de « nombreux citoyens qui frappent aujourd’hui à la porte » – lui apportent leur soutien lors de cette deuxième vague de recrutement. Pierre de Villard, ancien vice-président de la CCI, ancien conseiller général et ancien conseiller municipal de Grenoble. Mais aussi Elizabeth Zitoun, du parti chrétien-démocrate de Christine Boutin et organisatrice en Isère du mouvement contre le mariage homosexuel. « Il m’a acceptée comme j’étais, avec mes valeurs et mes engagements », apprécie-t-elle. Dernier soutien en date, le très libéral et plus modérément médiatique Denis Payre estampille la liste de son label « Nous Citoyens » pour encourager le renouvellement de la vie politique que propose ce mouvement. Économiquement de droite, avec pour programme social la « charité de cœur » (touche chrétiens-démocrates), conservateur sur les questions de société, inflexible sur le volet éthique, prévoyant le non-cumul de mandats dans le temps et un pouvoir de révocation de la part des citoyens, son identité politique détonne. De ce côté de l’Atlantique seulement. Car c’est de Boston à Toronto que ce féru de « politique US » l’a maturée. Idem pour les techniques de veille numérique. « C’est ma véritable permanence de campagne. Celle-ci est ouverte 24 heures sur 24 ». Victor Guilbert