Samedi 4 janvier, 14h.
Pas de neige sur Grenoble mais de la pluie, de la pluie et encore de la pluie. C’est le jour de la Marche silencieuse organisée par les pompiers de l’Isère en hommage à Quentin, pompier blessé par des CRS quelques jours plus tôt. En quête d’images, Joël, le vidéaste et moi, photographe, avons décidé, coûte que coûte, de couvrir cet évènement qui nous touche.
Nous voilà donc à la caserne de Seyssinet-Pariset, lieu de départ de la Marche, entourés de plusieurs centaines de pompiers. Je suis pour ma part à l’abri et, en dépit du drame qui nous rassemble, l’ambiance est chaleureuse.
Après quelques prises de vues dans la caserne bondée, je me jette à l’eau et décide de grimper sur cette grande tour, haute d’au moins 20 mètres, qui sert à l’entraînement des pompiers. D’en haut, ou plutôt exactement du troisième (j’ai le vertige sous la pluie), la vue est différente, idéale pour les plans d’ensemble. A peine abritée et en plein vent, j’attends le regroupement amorçant le départ.
14h45. Du haut de mon donjon, j’aperçois, hésitantes, quelques personnes sortant de la caserne. Je zoome un peu et, là, je reconnais Joël, notre vaillant vidéaste filmant le début de la Marche. Je déclenche. Ce que je vois à cet instant, c’est la passion d’un homme qui préfére abriter sa caméra plutôt que lui-même afin de pouvoir raconter l’évènement.
Certains ont dit que les pompiers “n’avaient pas eu de chance à cause de la pluie”. Pourtant, rassembler plus de 2000 personnes sous une pluie battante est un symbole fort. Nous y étions… pour vous.
Véronique Serre