Moins énergivores, les ampoules basse consommation, et notamment les Led, sont-elles pour autant sans impact sur la santé et l’environnement ? Des médecins appellent à la prudence.
Les ampoules halogènes émettent des ultraviolets et les fluocompactes des ondes électromagnétiques. Tous potentiellement nocifs pour la santé humaine et l’environnement. Vous pensez pouvoir vous rabattre sur les Led ? Pas si sûr… Les ampoules à diodes électroluminescentes émettent, dans la lumière blanche, une grande proportion de bleu de forte intensité qui pourrait bien être nocif pour les yeux. Une lumière bleue entre les ultra-violets et le visible. La plus petite longueur d’onde visible, entre 380 et 500 nanomètres, et la plus énergétique. Un effet photochimique “C’est un bleu qui perturbe”, souligne le docteur Sylvie Berthemy-Pellet, ophtalmologiste à Grenoble, invitée lundi 2 décembre dernier par la Frapna Isère à faire la lumière sur le sujet. Car ces ondes dégagent de la chaleur, laquelle, traversant la cornée, peut atteindre la rétine et entraîner des brûlures de l’épithélium pigmenté. Des ondes qui ont aussi un effet photochimique avec le risque, derrière, de ruptures membranaires, jusqu’à l’apparition de cancers et de risques aggravés de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Cette lumière bleue peut causer des lésions irréversibles, notamment chez les enfants et les personnes atteintes de maladies oculaires, ainsi que les professionnels exposés à ce type d’éclairage. Un nouveau risque sanitaire ? En 2010 déjà, un rapport de l’ANSES appelait à la prudence. Quatre ans plus tard, le discours officiel n’a guère changé. En attendant, les études se multiplient et toutes arrivent aux mêmes conclusions. Lors du congrès de la société française d’ophtalmologie en avril 2012, le professeur Francine Behar Cohen n’hésitait pas à parler “de nouveaux risques sanitaires liés à ces sources d’éclairage”. Aujourd’hui, alors que les ampoules à incandescence sont peu à peu retirées du marché pour laisser la place à des basse consommation moins énergivores, quelle attitude faut-il donc adopter ? “La majorité des ampoules à Led présente peu de risques pour le public à une distance de 20 centimètres”, continue le Dr Berthemy-Pellet. Néanmoins, comme les fluocompactes, faut-il bannir les Led des chevets et bureaux ? On peut en tout cas contourner le problème, en choisissant des Led chaudes qui contiennent moins de lumière bleue. Et supprimer les éclairages directs. Car, pour l’heure, nulle mention de la longueur d’onde émise sur les étiquettes-énergie des ampoules. Seules données affichées : l’efficacité énergétique, l’efficacité lumineuse, la puissance et la durée de vie. Comment s’y retrouver pour le consommateur ? “Le mieux est de mixer, mettre un peu de tout”, conseille le Dr Berthemy-Pellet. En attendant d’y voir plus clair… Patricia CerinsekQuelles ampoules utiliser ? Aujourd’hui, quatre types de Led sont disponibles : les Led bleues (potentiellement plus toxiques pour la rétine), les blanches froides (dont le risque est fonction de la luminance), les blanches neutres (risque faible) et les blanches chaudes (sans risque oculaire avéré). Les télévisions et ordinateurs qui utilisent les Led comme éclairage indirect, avec des tubes de luminescence faible, sont sans risques.